Dans sa forme modérée ou sévère

La dysfonction diastolique, facteur prédictif de mortalité

Publié le 29/06/2011
Article réservé aux abonnés
1309310148266856_IMG_63988_HR.jpg

1309310148266856_IMG_63988_HR.jpg
Crédit photo : S TOUBON

CHEZ DES PATIENTS ayant une fonction systolique normale, la présence d’une dysfonction diastolique modérée ou sévère de découverte échographique constitue un élément indépendant prédictif de mortalité.

L’évaluation non invasive de la fonction diastolique fait partie intégrante de tout examen cardiaque par échocardiographie. Quand une dysfonction diastolique est présente, elle est typiquement classée en légère, modérée ou sévère.

La dysfonction diastolique sévère a été associée à un risque accru de mortalité dans de nombreuses conditions comme l’infarctus du myocarde après la phase aiguë, l’amyloïdose, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale chronique. Mais comme bon nombre de pathologies associées à la dysfonction diastolique (HTA, maladie coronarienne, obésité, diabète) constituent en elles-mêmes des éléments prédictifs de mortalité, on pouvait se demander si la dysfonction diastolique est vraiment un indicateur pronostique indépendant quand la fonction systolique est préservée.

C’est dans ce contexte que des chercheurs de Cleveland ont voulu évaluer la signification clinique de la présence d’une dysfonction diastolique et du degré de cette dysfonction chez des patients ayant une fraction d’éjection préservée.

La cohorte de l’étude comportait des patients qui venaient passer une échocardiographie et dont la fonction systolique était normale (fraction d’éjection supérieure ou égale à 55 %) du 1er janvier 1996 au 31 décembre 2005. Durant cette période, sur 65 696 échocardiographies réalisées, 36 261 patients ont été inclus dans la cohorte. Parmi eux, 23 658 avaient une dysfonction diastolique (65,2 %). La dysfonction diastolique a été classée en légère (grade I), modérée (grade II) et sévère (grade III).

Au cours du suivi, on a observé 5 789 décès. Le taux de survie non ajusté dépendait de la présence d’une dysfonction diastolique et de son stade. Seules les dysfonctions diastoliques de stades modéré ou sévère étaient associées à un risque de mortalité accru (Hazard Ratio respectivement de 1,58 et 1,84).

Dans cette étude monocentrique chez des patients avec fraction d’éjection normale, concluent les auteurs, la présence d’une dysfonction diastolique modérée ou sévère était, de façon indépendante, un facteur prédictif de mortalité.

Carmel Halley et coll. Arch Intern Med, vol 171, 27 juin 2011.

 Dr E. DE V.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8991