Les patients atteints d’une bicuspidie de la valve aortique vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, expliquent Hector I. Michelena (Mayo Clinic, Rochester) et coll. Cette malformation congénitale est réputée pour être pourvoyeuse de dissections aortiques au pronostic catastrophique. Et pourtant… deux études récentes se sont montrées moins pessimistes. D’où l’intérêt du travail américain paru dans le « JAMA », qui confirme bien le risque vital, mais à un niveau moindre que celui attendu.
L’étude de cohorte rétrospective a été menée dans le comté d’Olmsted, Minnesota. Entre 1980 et 1999, 416 patients ont été enrôlés, la bicuspidie aortique avait été confirmée par échographie. Ils ont été suivis pendant seize ans en moyenne. Deux dissections aortiques sont survenues sur l’ensemble de la cohorte. Soit un risque relatif ajusté sur l’âge de 8,4 par rapport à la population générale.
En ce qui concerne l’anévrisme de l’aorte, sur les 384 patients indemnes à l’enrôlement, 49 en ont déclaré un, soit un risque de 26 % sur 25 ans. Dans ce cas le risque d’intervention aortique à 15 ans était de 46 % et celui de survenue d’une dissection de 7 %. Cette dernière complication est majorée après l’âge de 50 ans.
Comme 53 % des patients porteurs d’une bicuspidie bénéficient d’une valve prothétique dans les 25 ans, les auteurs concluent que le risque majeur est l’intervention. Ils se montrent rassurants en raison de la faible incidence des dissections aortiques et de l’absence de lien avec une réduction des survies.
JAMA, 14 septembre 2011.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024