Le lorundrostat, traitement per os développé contre l’hypertension artérielle réfractaire, est un inhibiteur hautement sélectif de l’aldostérone synthase (CYP11B2), conçu pour réduire la production du minéralocorticoïde.
Le lorundrostat dans l’hypertension artérielle réfractaire
Ce mois d’avril, ce candidat médicament a été évalué dans l’essai multicentrique contrôlé randomisé Advance-HTN (1), auprès de 285 participants d’en moyenne 60 ans, présentant une hypertension artérielle non contrôlée malgré un traitement par deux à cinq antihypertenseurs. Ces patients ont été randomisés en 1:1:1 pour recevoir soit une dose stable de lorundrostat de 50 mg par jour, soit une dose ajustée (50 mg par jour initialement, puis 100 mg par jour en cas de pression artérielle systolique toujours supérieure à 130 mmHg après 4 semaines de traitement), soit un placebo.
Résultats, l’étude suggère bien une efficacité du lorundrostat. En effet, après 12 semaines de suivi, le candidat médicament semblait bien associé à une réduction de la pression artérielle systolique, mesurée sur 24 heures par rapport au placebo : -15,4 mmHg dans le groupe dose stable, -13,9 mmHg dans le groupe dose ajustée, et -7,4 mmHg dans le groupe placebo. Soit des réductions de la pression artérielle de -7,9 mmHg et de -6,5 mmHg par rapport au placebo pour les doses stable ou ajustée, respectivement.
Un effet antihypertenseur était même observé dès le premier mois de traitement, avec au global une variation ajustée de la pression artérielle systolique moyenne sur 24 heures de -5,3 [-8,4 ; -2,3] mmHg versus placebo.
En termes de sécurité, un surrisque d’hyperkaliémie est relevé : des taux de potassium supérieurs à 6,0 nmol/L ont été enregistrés chez 5 % des patients ayant reçu une dose stable de lorundrostat et chez 7 % de ceux ayant reçu la dose ajustée de lorundrostat, versus aucun participant du groupe placebo.
Reste aussi à confirmer à long terme les performances du candidat traitement, et notamment de son impact sur l’incidence des évènements cardiovasculaires majeurs et les décès de cause cardiovasculaire.
L’obicetrapib, encourageant dans l’hypercholestérolémie
Autre candidat médicament testé ce printemps : l’obicetrapib, inhibiteur hautement sélectif de la cholesteryl-ester-transférase (CETP). Ce traitement expérimental avait déjà montré sa capacité à réduire les taux de LDL-cholestérol (LDL-c), restait à mieux caractériser son efficacité biologique et sa sécurité chez les patients à haut risque cardiovasculaire.
L’essai international randomisé Broadway (2) a recruté 2 530 patients atteints d’hypercholestérolémie familiale ou d’athérosclérose manifestant encore des taux de cholestérol trop élevés malgré un traitement à la dose maximale tolérée. Soit des adultes ayant un taux de LDL-c de plus de 100 mg/dL ou un taux de HDL-c de plus de 130 mg/dL, ou encore avec des taux de LDL-c de [55-100] mg/dL ou de HDL-c de [85-130] mg/dL, ayant un facteur de risque cardiovasculaire supplémentaire.
Les participants, aux deux tiers des hommes d’en moyenne 65 ans présentant à l’entrée un taux de LDL-c de base de 98 mg/dL, ont été randomisés en 2:1 pour recevoir pendant un an soit de l’obicetrapib à la dose quotidienne de 10 mg, soit un placebo.
Une efficacité biologique était bien notée à 84 jours : -29,9 % dans le groupe obicetrapib, versus +2,7 % dans le groupe placebo, soit une réduction de 32,6 points.
L’incidence des effets indésirables apparaissait similaire dans les deux groupes ; la capacité du traitement à réduire le risque d’évènements cardiovasculaires majeurs et la mortalité cardiovasculaire reste là encore à évaluer à plus long terme.
(1) Luke J et al. N Engl J Med. 2025 May 8;392(18):1813-23
(2) Stephen J et al. N Engl J Med. Published May 7, 2025. doi: 10.1056/NEJMoa2415820
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