Selon les résultats de l'étude observationnelle prospective SAFIR, la prescription de rivaroxaban est associée à une diminution significative du risque d'AVC ischémique chez des patients très âgés (plus de 80 ans) atteints de fibrillation atriale, et présente un meilleur profil de sécurité que les antivitamines K. Ces résultats ont été présentés au congrès de la société européenne de cardiologie (ESC), qui s'achève aujourd'hui à Paris.
« Il s'agit de la plus grosse étude jamais réalisée en prospective sur des personnes âgées », s'est félicité le premier auteur de l'étude, Pr Oliver Hanon de l'unité de médecine gériatrique de l'hôpital Broca (AP-HP). Les chercheurs ont suivi 995 patients (âge moyen de 86 ans) sous rivaroxaban pendant un an, répartis dans 33 centres de gériatrie, via un contact téléphonique tous les 3 mois. La comparaison avec les résultats d'une cohorte de patients d'un âge similaire mais traités par AVK met en évidence une incidence moins importante des événements hémorragiques majeurs (-46 %), et en particulier du risque d'hémorragies intracrâniennes (-64 %). On observe également une baisse de 38 % du risque d'AVC ischémique.
Des données anciennes confortées
Les données de SAFIR complètent celles de l'étude Rocket AF, publiées en 2014 dans « Circulation ». Il s'agissait d'une analyse post-hoc des données d'un essai randomisé comparant la sécurité et l'efficacité du rivaroxaban et de la warfarine chez des patients atteints de fibrillation atriale. Les auteurs avaient comparé le risque d'AVC et d'embolie chez les 6 229 patients recrutés dans l'étude et âgés de plus de 75 ans à un peu plus de 7 000 autres patients de l'étude, plus jeunes. Les risques d'AVC et d'embolie systémique chez les patients âgés sous rivaroxaban étaient comparables à ceux observés chez les patients plus jeunes (2,29 % par an chez les patients plus de 75 ans contre 2 % chez les plus jeunes).
La prévalence de la fibrillation atriale est de 1 % en population générale, et elle augmente avec l'âge pour atteindre 10 % au-delà de 80 ans. Selon les données de la HAS, 70 % des malades ont plus de 75 ans. Dans ses recommandations, la Société française de cardiologie préconise une anticoagulation qui prenne en compte le risque hémorragique. Or, ce serait le cas de seulement la moitié des résidants des Ephad en France selon une enquête publiée en 2015 dans le « Journal of the american geriatric society ».
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