Certains traitements de la fibrillation atriale (FA) voient leur efficacité fortement limitée chez les patients obèses, suggère une étude observationnelle publiée dans le « JAMA cardiology ».
Chez 300 patients traités par antiarythmiques (AR) de classe I (inhibiteurs des canaux sodiques) ou de classe III (inhibiteurs des canaux potassiques), près d'un tiers de patients obèses traités par une molécule de classe I (30 %) n'a pas vu leurs symptômes s'améliorer à 3 mois par rapport à 6 % chez les sujets non obèses.
Dans ce travail, les chercheurs de l'université de l'Illinois, à Chicago, ont recruté 311 patients inscrits dans un registre clinique de FA, dont 120 femmes. Plus de la moitié (54 %) des patients était obèse (IMC ≥ 30). Les patients étaient considérés comme non répondeurs si, au cours des 3 mois précédents, leur traitement avait dû être stoppé pour cause d'inefficacité.
Les AR de classe III restent aussi efficaces
Les patients obèses et non obèses avaient en revanche le même taux de réponse aux AR de classe III. Dans cette étude, les chances de réponse des patients obèses sont 4,54 fois plus importantes avec un AR de classe III qu'avec un AR de classe I. Par ailleurs, et indépendamment de leur corpulence, les femmes avaient 2,31 fois plus de chance de répondre au traitement.
Ces conclusions ont été étayées par une étude menée chez des souris rendues obèses grâce à un régime riche en graisse pendant 10 semaines. Les animaux ont ensuite été aléatoirement répartis en 2 groupes : un groupe sous flécaïnide (antiarythmique de catégorie Ic) et un groupe sous sotalol (AR de classe III). Au bout de 2 semaines de traitement, 85 % des souris sous sotalol ont répondu au traitement, contre 25 % de celles sous flécaïnide.
Une relation à explorer
« Ces résultats ont d'importantes implications pour la prise en charge et le traitement des patients obèses atteints de FA », concluent les auteurs, rappelant que la majorité des patients atteints de FA ont un IMC supérieur à 30.
Les relations entre obésité et physiopathologie de la FA sont mal connues. Une explication possible est que la FA, en tant que comorbidité liée l'obésité, est provoquée par une modulation de l'activation des canaux sodiques. Prescrire des AR de classe I pourrait donc réduire davantage le courant sodique chez les individus obèses, aggravant paradoxalement les symptômes.
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