Chez les patients présentant une occlusion proximale des artères cérébrales, la cyclosporine, un inhibiteur de la cyclophiline D, aurait un effet neuroprotecteur significatif lorsqu’elle est couplée à la thrombolyse, d’après une étude pilote française réalisée par les Prs Norbert Nighoghossian (neurologue vasculaire) et Michel Ovize (cardiologue) aux Hospices civils de Lyon, et impliquant 8 autres centres académiques.
« C’est la première étude française de neuroprotection cérébrale dans l’ischémie précoce qui couple une stratégie de reperfusion (thrombolyse TPA) et un neuroprotecteur qui vise à diminuer les dommages liés à la reperfusion, pour lesquels aucune alternative neuroprotectrice n’était à ce jour disponible », explique au « Quotidien », le Pr Nighoghossian.
Des essais précliniques ont déjà montré que la cyclosporine pouvait avoir un effet bénéfique sur le cœur. En 2008, une étude sur l’infarctus du myocarde conduite par le Pr Ovize avait révélé que l’injection de cyclosporine, préalable à l’angioplastie, réduisait l’étendue de la zone nécrosée de l’infarctus du myocarde, en jouant principalement sur l’injection de la cyclosporine au moment de la reperfusion des patients. Cette étude a conduit les neurologues à tester la cyclosporine dans le modèle de l’infarctus cérébral.
Diminution du volume de l’infarctus cérébral
L’étude multicentrique en simple aveugle de phase 2 s’est déroulée d’octobre 2009 à juillet 2013. Elle est le fruit d’une collaboration entre le monde de la cardiologie et celui de la neurologie, où une « véritable synergie s’est opérée », souligne le Pr Nighoghossian. L’étude a inclus 127 patients, âgés de 18 à 85 ans, présentant tous un infarctus cérébral, confirmé par imagerie. Séparés en deux groupes, les patients ont soit reçu un bolus de 2 mg/kg de cyclosporine, couplée à la thrombolyse TPA, soit une thrombolyse TPA seule. « Globalement, nous n’avons pas montré de réduction significative du volume d’infarctus cérébral, probablement liée à la taille de l’effectif de patients recanalisés », indique le Pr Nighoghossian. Cependant, la taille de l’infarctus final était significativement réduite dans le groupe de patients présentant une occlusion proximale et bénéficiant d’une recanalisation efficace. Jusqu’à présent, les équipes médicales s’intéressaient peu à la prévention des dommages liés à la reperfusion. Ce résultat devra être confirmé dans une étude de phase 3, qui ciblera spécifiquement les patients présentant une occlusion proximale traitée par les techniques de thrombectomie couplée à la thrombolyse.
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