L’EFFET BÉNÉFIQUE d’un apport en acides gras oméga 3, en termes de prévention des événements cardiovasculaires, tant en prévention secondaire que primaire, n’est pas encore parfaitement établi du fait de résultats contradictoires des essais thérapeutiques contrôlés.
Au terme de plusieurs essais, deux méta-analyses sont parues en janvier 2009, l’une indiquant que les oméga 3 pouvaient réduire le risque de mort subite chez les patients ayant un antécédent d’infarctus du myocarde, mais pouvaient l’augmenter chez ceux ayant un angor stable, l’autre, indiquant que les oméga 3 réduisent les décès de cause cardiovasculaire, mais pas les morts subites.
Si un bénéfice clinique des oméga 3 existe en cardiologie, il est le plus souvent attribué à un effet antiarythmique. Ce groupe pharmacologique a donc été évalué quant à ses effets antiarythmiques dans plusieurs essais qui n’ont pas montré de réduction significative des troubles du rythme ventriculaire.
L’étude POM 3.
L’étude POM 3 (Prescription Omega-3-Acid Esters) a été conçue pour évaluer si un apport en acides gras oméga 3 (EPA + DHA) peut prévenir la récidive de fibrillation auriculaire chez des patients ayant une fibrillation auriculaire paroxystique, symptomatique et récidivante et ne recevant pas d’antiarythmiques.
Cette étude a été conduite contre placebo avec un suivi moyen de 24 semaines et 663 patients âgés en moyenne de 60 ans ont été inclus.
L’étude n’a montré aucune différence significative entre le groupe placebo et le groupe traité concernant l’incidence de récidive de fibrillation auriculaire (RR : 1,15 ; IC 95 % : 0,90-1,46 ; p = 0,263).
Ce résultat a été concordant dans tous les sous-groupes analysés.
Ainsi, tant à l’étage ventriculaire qu’auriculaire, il n’est toujours pas démontré que les oméga 3 ont un effet antiarythmique significatif en clinique. Il y a encore deux études en cours évaluant l’effet des oméga 3 dans la prévention de récidive de fibrillation auriculaire : l’étude FORomégaARD conduite chez 1 400 patients et l’étude OPERA conduite chez 1 516 patients qui nous indiqueront dans quelques mois si les oméga 3 peuvent avoir un intérêt dans certains types de fibrillation auriculaire.
D’après la communication de PR Kowey (Philadelphie)
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