Chez les jeunes filles de 15 à 19 ans, la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) permet de prévenir la survenue de lésions cervicales précancéreuses, quel que soit le nombre de doses reçues. C'est ce que montre une étude américaine parue dans la revue « Cancer » de l'American Cancer Society.
« L'infection par le HPV est l'infection sexuellement transmissible la plus courante aux États-Unis. Une infection persistante par certains génotypes du virus peut provoquer un cancer du col de l'utérus », rappellent les auteurs. La vaccination et le dépistage représentent les deux moyens efficaces de prévenir ce risque. Les centres de prévention et de contrôle des maladies américains recommandent un schéma posologique de deux doses de vaccin de 9 à 15 ans, et de trois doses chez les plus de 15 ans, aussi bien chez les filles que les garçons.
Une réduction du risque de lésions CIN II/III
Quelque 133 082 jeunes filles de 9 à 26 ans ont été incluses dans cette étude de cohorte rétrospective entre janvier 2006 et juin 2015. La moitié d'entre elles n'était pas vaccinée. L'autre moitié était vaccinée et a reçu au moins une dose d'un vaccin HPV quadrivalent (efficace contre les génotypes 16/18/6/11). Parmi elles, 58,3 % ont reçu trois doses, la plupart ayant été vaccinées à 15 ans ou plus.
Sur une période de 5 ans, 2,65 % des jeunes filles non vaccinées de 15 à 19 ans ont développé des lésions précancéreuses de type CIN II/III contre 1,62 % pour une dose, 1,99 % pour deux doses et 1,86 % pour trois doses.
Toujours chez les jeunes filles de 15 à 19 ans, le risque de lésions CIN II/III était réduit de 36 % pour une seule dose de vaccin reçue, de 28 % pour deux doses et de 34 % pour trois doses, par rapport à celles qui n'ont pas été vaccinées.
Par ailleurs, chez les 15 et 19 ans, le fait de recevoir trois doses d'un vaccin était efficace contre les lésions de haut grade (HSIL ou ASC-H).
Efficace dans les cohortes naïves de HPV
Pour les autres groupes d'âges, les différences n'étaient pas significatives. Les auteurs évoquent un manque de puissance chez les moins de 15 ans, tandis que pour les plus de 20 ans, le fait qu'ils soient davantage sexuellement actifs ne permet pas de montrer que la vaccination est associée à un moindre risque.
« Les résultats de cette étude s'ajoutent aux preuves observationnelles qui commencent à émerger d'autres pays et qui montrent qu'une dose est efficace dans les cohortes naïves de HPV au moment de la vaccination. Des études menées au Danemark, en Suède et en Australie ont fait des observations récentes similaires, est-il écrit dans un éditorial associé à l'article. Si une dose est suffisante pour une protection efficace, la mise en œuvre du vaccin nécessiterait moins de logistique et le coût global serait moins élevé ».
En France, les recommandations ont récemment été mises à jour par la Haute Autorité de santé, qui a étendu la vaccination aux garçons. Désormais, la vaccination anti-HPV par Gardasil 9 (nonavalent) est préconisée pour les filles et les garçons de 11 à 14 ans révolus selon un schéma à deux doses, avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans révolus selon un schéma à trois doses. Le vaccin reste par ailleurs recommandé pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans révolus selon un schéma à 3 doses.
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