PRESQUE totalement évitable grâce à la combinaison de la vaccination et d’un dépistage régulier, le cancer du col utérin n’en continue pas moins de tuer un millier de femmes par an en France. Région pilote pour le dépistage de nombreux cancers, dont celui du col effectué depuis 1994, l’Alsace met actuellement en place une évaluation des campagnes de vaccination contre ce cancer, afin d’en améliorer la pertinence et l’efficacité.
L’association Eve, à l’origine du dépistage du cancer du col dans la région, va piloter cette étude d’évaluation, la première de ce type en France : jusqu’à présent, souligne le Pr Jean-Jacques Baldauf, gynécologue et président d’Eve, « l’efficacité des campagnes de vaccination se mesurait par des études cliniques, alors que là, nous allons la mesurer auprès de toutes les jeunes filles et jeunes femmes vaccinées en Alsace entre 2009 et 2018 ».
18 000 femmes.
Pour lui permettre de constituer cette cohorte, qui regroupe déjà 18 000 femmes vaccinées depuis 2009, l’assurance-maladie a transmis à Eve les coordonnées de toutes les jeunes femmes ayant acheté le vaccin et donc demandé son remboursement. Cette étude impliquait bien sûr l’accord des femmes concernées. Seulement 3 % d’entre elles ont refusé que leurs données soient transmises à l’association.
La cohorte des femmes vaccinées constituée par Eve va lui permettre de croiser ces données avec d’autres bases de données, dont celles des dépistages et des lésions déjà gérées par Eve, et les deux registres des cancers alsaciens. Il sera ainsi possible d’évaluer tout au long de la vie des jeunes femmes vaccinées l’impact réel de la vaccination sur la pathologie, mais aussi la durée d’efficacité des vaccins disponibles, ainsi que l’impact du respect du schéma vaccinal et de l’âge des jeunes filles au moment de la vaccination. La cohorte nominative fournira aussi de précieuses indications sur les donnés géographiques et socio-économiques des jeunes filles vaccinées, et donc à l’inverse des non vaccinées, ce qui permettra là aussi de mieux cibler les actions de sensibilisation. Idéalement, toutes les jeunes filles de 14 ans devraient être vaccinées, mais seules 20 % le sont, les « rattrapages » entre 15 et 25 ans permettant toutefois d’obtenir un taux de couverture avoisinant les 70 % vers 19 ans.
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