La détection précoce du cancer de la vessie pourrait être effectuée à partir d’un simple test d’ADN urinaire. C’est ce que montre une étude menée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec l'Université des sciences médicales de Téhéran et le National Cancer Institute des États-Unis, dont les résultats ont été publiés dans « EBioMedicine », une revue de « The Lancet ».
Ces travaux ont permis d’identifier les mutations génétiques annonciatrices d’un cancer de la vessie, plus de dix ans avant le diagnostic, dans près de la moitié des cas (46,7 %). Les chercheurs se sont appuyés sur la cohorte iranienne du Golestan (du nom d’une province du nord-est de l’Iran), comprenant 50 045 participants, dont l’urine avait été collectée à l'inclusion et qui ont été suivis jusqu'à 14 ans. Les chercheurs se sont intéressés à 131 participants, dont 30 cas et 101 témoins.
Vers un diagnostic précoce non invasif
« Quatorze des 30 cas ont présenté des mutations positives pour le gène promoteur TERT (Telomérase Reverse Transcriptase) », notent les auteurs, qui observent que les mutations les plus fréquentes, identifiées dans 12 échantillons, étaient les mutations C228T et C250T. « Aucun des témoins ne portait de mutations », poursuivent-ils.
L’an dernier, les chercheurs du CIRC avaient démontré l’efficacité du test d’ADN urinaire UroMuTERT pour la détection du cancer de la vessie au moment du diagnostic. « Ces nouveaux résultats sont une autre étape passionnante vers la validation d'un outil de détection précoce non invasif, commente la Dr Florence Le Calvez-Kelm, principale auteure de l'étude. Ce test pourrait considérablement améliorer et simplifier la façon dont le cancer de la vessie est détecté. »
En 2018, environ 549 000 personnes ont été diagnostiquées avec un cancer de la vessie dans le monde, et 200 000 étaient décédées de cette maladie. Cette méthode de détection précoce et non invasive pourrait ainsi « contribuer de manière significative à réduire la mortalité, la morbidité et le coût économique du cancer de la vessie dans le monde », soulignent les auteurs. Ces recherches vont être complétées par d’autres études de cohorte pour confirmer les résultats.
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