Les nodules thyroïdiens sont fréquents dans la population : 14,5 % des Français en sont porteurs selon une étude menée en 2015. La majorité des nodules sont bénins mais 5 à 15 % sont malins. Une équipe américaine a publié cette année les résultats d’un test qui accélère considérablement le diagnostic et permet d’éviter une chirurgie inutile.
Résultat indéterminé de la cytoponction
Pour déterminer la nature du nodule, la démarche diagnostique consiste actuellement à réaliser une cytoponction à l’aiguille fine, sous guidage échographique. Toutefois, dans 20 % des cas, cette cytoponction donne un résultat indéterminé et ne permet pas de conclure sur la nature bénigne ou maligne. Cela peut aboutir à une chirurgie thyroïdienne afin d’établir le diagnostic histologique. Une hormonothérapie substitutive à vie est alors souvent nécessaire chez les patients subissant une exérèse partielle de la thyroïde.
Autant dire que tout test permettant d’éviter ce couple chirurgie-hormonothérapie est le bienvenu. Le test publié en septembre dans les « PNAS » s'effectue directement sur l’échantillon de cytoponction. Il consiste en une analyse du profil moléculaire de centaines de lipides et de métabolites via une approche d’imagerie par spectrométrie de masse utilisant la désorption/electrospray ou ionisation (DESI-MSI). Il identifie ainsi des signatures à visée diagnostique de cancers (carcinome folliculaire malin ou papillaire) ou de tissu tumoral de nature bénigne.
Une confirmation dans 90 % des cas
Pour évaluer la solidité de ce test, l’équipe du Dr James Suliburk, du Baylor College à Houston (Texas), a conduit une étude clinique pilote sur 69 échantillons de cytoponctions, obtenus prospectivement chez 57 patients, 24 d’entre eux avaient un diagnostic pré-opératoire indéterminé par la cytologie de la ponction du nodule.
De façon remarquable, le nouveau test métabolique a confirmé le diagnostic dans environ 90 % des cas. Ce test aurait pu épargner une chirurgie inutile à 17 des 19 patients pour lesquels l’intervention a posé le diagnostic de nodule bénin. L’équipe se prépare à débuter une étude internationale de validation du test (sur deux ans) qui portera sur les cytoponctions nodulaires obtenues auprès d’un millier de patients traités aux États-Unis, au Brésil et en Australie.
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