Il y a quelques années, les personnes atteintes de cancer ne venaient que pour l'examen initial et éventuellement quelques contrôles d’imagerie, alors que la grande majorité est maintenant suivie au long cours, dans les lieux et avec des soignants qu’ils connaissent. « On est passé d’un contrat court pour une maladie aiguë à un contrat long et itératif pour une maladie chronique, avec des patients beaucoup plus attentifs au dialogue instauré. Le mode de communication, le langage qu’on doit tenir, la confiance qui doit s’établir deviennent essentiels, constate le Pr Menu. Ce qui nous interroge sur la manière de les accueillir, la nécessité de créer des espaces de dialogues, de répondre à leurs attentes. Ce n’est pas toujours évident car les patients veulent parfois avoir une information très complète alors que le radiologue ne dispose pas toujours de tous les éléments du dossier. Mais les patients souhaitent surtout qu’on ne leur ment pas, car ce serait une rupture du pacte de confiance. Les jeunes radiologues sont aujourd’hui mieux formés à aborder ces sujets ».
Le rôle du radiologue s’est aussi transformé sur un plan plus technique depuis le plan Cancer qui a précisé sa place dans la prise en charge des patients atteints de cancer, en particulier au sein des réunions de concertation pluridisciplinaire, auxquelles il participe au même titre que l’oncologue, le chirurgien, le radiothérapeute, etc. Il est donc partie prenante du bilan d’extension et de la décision thérapeutique puisque la radiologie interventionnelle est devenue très importante en oncologie.
La radiologie a aussi adopté des standards de fonctionnement afin d’homogénéiser la prise en charge. On utilise des critères standards internationaux dont le plus fréquent est le RECIST[1]qui s’impose pour la totalité des patients inclus dans les essais thérapeutiques et constitue aussi un bon système pour structurer les comptes rendus de routine. Il existe d’autres standards plus spécialisés, s’adressant soit à des tumeurs particulières comme les tumeurs cérébrales primitives, les cancers primitifs du foie, les lymphomes, soit à des thérapeutiques spécifiques comme les thérapies ciblées et l’immunothérapie. Globalement, le plan cancer et le développement des diverses chimiothérapies ont renforcé de façon considérable le rôle du radiologue. Ce qui ne va pas sans certaines contraintes de temps ni sans mettre en évidence la nécessité de développer des systèmes d’information et de communication performants et partagés.
[1] (Response Evaluation Criteria in Solid Tumours)
D’après un entretien avec le Pr Yves Menu, hôpital Saint-Antoine, président des JFR 2016
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