Sujets âgés : pas de chirurgie systématique pour tous les cancers cutanés

Publié le 01/05/2013
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Crédit photo : PHANIE

Le mélanome mis à part, la chirurgie ne serait pas forcément la meilleure option pour les cancers cutanés des sujets âgés. Selon une étude menée par le Dr Eleni Linos (université de San Francisco), un cinquième des patients concernés présentent une complication des suites chirurgicales et, en cas d’espérance de vie courte, près de la moitié décèdent d’autre cause dans les 5 ans.

« La décision de traiter un patient ayant un cancer cutané hors mélanome et de comment le faire est très difficile à prendre, en particulier quand les tumeurs sont asymptomatiques », commente le Dr Linos, l’auteur principal. La plus grande difficulté tient à l’impossibilité de prédire l’espérance de vie individuelle avec précision, en sachant de plus qu’à âge égal, l’état général est très variable d’un sujet à l’autre.

Espérance de vie individuelle

L’étude a suivi plus de 1 300 patients à San Francisco pendant une décennie. Pour près d’un quart d’entre eux, l’espérance de vie était courte du fait d’un âge avancé (inférieur à 85 ans) et d’un mauvais état général avec co-morbidités graves. La plupart des décès se sont avérés être en rapport avec une cardiopathie, un accident vasculaire cérébral, un cancer pulmonaire, une pneumopathie, une maladie chronique respiratoire, un cancer de la prostate ou une maladie d’Alzheimer. Les récidives tumorales étaient très faibles, de l’ordre de moins de 4 % à 5 ans.

« Les tumeurs cutanées gênantes ou dangereuses devraient toujours être traitées, quels que soient l’âge ou l’espérance de vie », tient-elle à rappeler. Mais, concernant les cancers basocellulaires et spinocellulaires qui peuvent croître lentement, ils ont en général peu d’effet sur la survie ou la qualité de vie à court terme. « Le standard actuel aux États-Unis est de traiter les cancers cutanés hors mélanomes, écrit-elle. Il n’existe pas de recommandation allant dans le sens de prendre en compte l’âge et le statut fonctionnel du patient pour guider le choix du traitement. »

JAMA Internal Medicine, publié en ligne le 29/04/2013.

 Dr I. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr