SANS SURPRISE, le dépistage du cancer colorectal est un sujet incontournable. Il fait actuellement l’objet d’un grand travail d’analyse en France, avec plusieurs séries d’évaluation afin de vérifier notamment si ce dépistage n’apporte pas plus de complications qu’il ne permet de porter de diagnostics positifs et donc de sauver des vies. « Une équipe de Colmar s’est notamment intéressée aux complications hémorragiques digestives liées au retrait des polypes découverts au cours de la coloscopie : elles représentent 3,1 ‰ cas (mais toutes ne sont pas déclarées) et l’on sait désormais, grâce à cette analyse, que le principal facteur de risque est la prise d’antiagrégant ou d’anticoagulant par le patient », précise le Pr Saurin. Des études sont en cours pour savoir s’il est possible ou non de faire, sans risques inconsidérés, une résection de polypes plats sous antiagrégant.
Autre point important concernant le côlon : la place de la capsule colique, qui tend à se préciser grâce à un observatoire national.
« Enfin, la carcinose péritonéale (à partir d’un cancer du côlon) est actuellement l’objet de toutes les attentions en raison des récents progrès obtenus par résection étendue (péritonectomie). Grâce à cette chirurgie de l’extrême associée à une chimiothérapie, certaines équipes en France obtiennent jusqu’à 27 % de survie à 5 ans », poursuit le Pr Saurin.
De bonnes nouvelles en hépatologie.
Les transplantations hépatiques progressent et se font chez des personnes de plus en plus âgées. Selon une étude européenne portant sur 74 300 patients dont 300 qui avaient plus de 70 ans, il n’a pas été retrouvé de différence en termes de survie à 5 ans, selon les âges des patients transplantés.
Par ailleurs, dans la prise en charge de l’hépatite C, « on se dirige de plus en plus vers une association d’antiviraux avec des antiprotéases (bocéprévir, télaprévir) dans les hépatites C sévères. L’objectif est d’éviter l’évolution irréversible vers la cirrhose et les cancers du foie et les estimations tablent sur une diminution de 13 % des décès dus à l’hépatite C en Europe », souligne le Pr Saurin.
Il faut signaler aussi la mise en place d’un observatoire du cancer du foie, sous l’égide des hôpitaux généraux, qui montre que si la cirrhose alcoolique reste la première cause de ce cancer (70 % des cas), de nouvelles étiologies apparaissent, comme la stéatose hépatique non alcoolique (NASH) (18 %) qui dépasse désormais l’origine virale en termes de fréquence.
Bactéries et maladies inflammatoires intestinales.
Pourquoi développe-t-on une maladie inflammatoire ? Une question qui intéresse bon nombre d’hépato-gastroentérologues. Même si les causes sont probablement multifactorielles, des interrogations pèsent sur l’aluminium, présent sous forme de microparticules dans notre environnement (c’est du moins ce qui a été montré sur des modèles de souris). D’autres études chez l’homme soulèvent la question d’une consommation élevée en protéines animales : chez des femmes ayant déclenché tardivement une maladie de Crohn – entre 40 et 65 ans – ce facteur multipliait effectivement par trois le risque de survenue de la maladie. Mais la piste qui intéresse le plus les chercheurs est celle des différentes familles de bactéries intestinales : certaines semblent associées à un risque accru de développer une maladie inflammatoire ou de faire des récidives. Or si elle venait à être confirmée, elle ouvrirait une voie thérapeutique intéressante. « Enfin, dans le domaine du traitement de ces maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), on note une bonne nouvelle : le suivi de 115 femmes enceintes sous infliximab, n’a pas révélé de surrisque pour la grossesse et le bébé », conclut le Pr Saurin.
D’après un entretien avec le Pr Jean-Christophe Saurin, CHU de Lyon.
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