« Les cancers triple négatifs sont tout autant, et même plus sensibles aux chimiothérapies que les autres cancers du sein. Pour exemple, dans une étude datant de 2008 utilisant un traitement néo-adjuvant associant anthracycline et taxane, on est à 22 % de réponses complètes dans le sous-groupe des triple négatifs contre 11 % dans l’ensemble des non triple négatifs », note-t-elle.
Et, tandis qu’on a d’autres thérapeutiques dans les cancers hormonodépendants RE+ ou HER2 +, on n’a aujourd’hui pas de thérapeutique ciblée pour les triple négatifs. D’où l’acharnement à trouver des cibles qui permettraient à l’avenir à ces tumeurs du sein triple négatives de bénéficier de thérapies ciblées.
•BRCA1 muté et anti-PARP
Parmi les cancers triple négatifs, 20 % présentent des mutations de BRCA1. Et surtout, globalement, parmi les cancers du sein mutés sur BRCA1, 80 % sont justement des triple négatifs. D’où les nombreux travaux menés aujourd’hui sur ces cancers du sein mutés sur BRCA1. En particulier, avec les inhibiteurs de PARP (olaparib, iniparib, veliparib…), un autre gène de réparation de l’ADN. Plusieurs essais de phase II voire de phase III sont déjà en cours. Ces anti-PARP constituant aujourd’hui l’une des pistes les plus avancées dans ces tumeurs.
•P53 mutées
Les cancers triple négatifs sont très fréquemment mutés pour la une protéine P53, dite « gardien du génome ». Il existe d’ailleurs un continuum, assez logique, du taux de mutation de P53 dans les cancers du sein, parallèlement à leur instabilité génétique. On passe de 15-20 % de mutations P53 dans les tumeurs luminales, les moins agressives, à 80-90 % dans les triple négatifs. Seul problème, on n’a pas aujourd’hui de thérapie ciblant P53.
•PI3K muté et anti-mTor
Une minorité de triple négatifs -8-10 %- est par ailleurs porteuse d’une mutation activatrice de PI3K, un gène de transduction des signaux des récepteurs de facteurs de croissance. Ceux-ci pourraient bénéficier de thérapeutiques anti-PI3K ou des protéines de la signalisation d’aval.
•Autres pistes
Enfin, 10-15 % des triple négatifs ont des altérations du gène PTEN qui lui-même bloque la voie PI3K. Et on l’a aussi 4-5 % présentant une amplification du gène de l’EGFR, donc potentiellement répondeurs à des anti-EGFR.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024