« Nous souhaitons que le cancer représente toujours un grand programme de santé publique en France et pour cela nous souhaitons un troisième Plan cancer », a déclaré le Pr Josy Reiffers, président de la fédération Unicancer. Depuis 2011, la fédération regroupe les 20 CLCC, établissements de santé privés d’intérêt collectif créés en 1945 par une ordonnance du général de Gaulle et exclusivement dédiées à la prise en charge, la recherche et l’enseignement en cancérologie. Le cancer est devenu la première cause de mortalité en France et l’on estime qu’1 homme sur 2 et 1 femme sur 3 développeront cette maladie au cours de leur vie. « Cependant, si tous cancers confondus, l’incidence est en croissance, la mortalité diminue pour les deux sexes et en particulier chez les hommes », explique la fédération. Un résultat positif dû à une meilleure prévention, à l’augmentation du dépistage précoce, à l’amélioration de l’offre de soins et à une plus grande efficacité des traitements. Les plans successifs 2003-2007 et 2009-2013 ont permis de concrétiser ces avancées et progrès en mettant l’accent sur l’effort « de recherche et d’innovation, une meilleure prise en compte des inégalités de santé face au cancer, le renforcement de la coordination des soins », ainsi que sur un meilleur accompagnement des malades pendant et après la maladie. « Il faut que tout ceci se maintienne », souligne le Pr Josy Reiffers.
Train de mesures.
Les 47 mesures proposées par la fédération visent à poursuivre et intensifier la lutte contre le cancer et à « faire reculer durablement » la maladie en France. Elles s’appuient sur l’expérience des 20 centres et notamment sur une consultation participative menée en février dernier par l’Observatoire des attentes des patients d’Unicancer. Les priorités des 264 participants (patients et grand public) ont concerné la fluidité du parcours de soins, l’accompagnement tout au long de la maladie et la coordination entre l’hôpital et la médecine de ville. Parmi ses propositions, Unicancer qui traite 10 % des personnes atteintes de cancers en France souhaite notamment une augmentation de 50 % du nombre des malades cancéreux participant à des essais cliniques. La « survie des patients dans les essais cliniques est statistiquement meilleure que celle de ceux qui n’y sont pas », relève le Pr Reiffers. Pour ce faire, il est nécessaire de libérer du temps médical car, affirme la fédération, « seuls les médecins peuvent présenter un essai thérapeutique à leurs patients ». Unicancer demande également la création de postes de coordinateur de soins, la généralisation de systèmes d’organisations qui permettent un diagnostic rapide et une mise en route sans délais des traitements, comme c’est le cas dans plusieurs de ses centres pour le cancer du sein. Unicancer invite par ailleurs à mettre en place une politique de prévention vraiment ciblée sur les populations à haut risque : les personnes dépendantes au tabac, à l’alcool et autres drogues, les diabétiques surtout de type 2 et familles prédisposées au cancer de manière à réduire de 30 % l’incidence des cancers dans les décennies à venir. En matière de financement, la fédération appelle à concevoir des solutions pérennes et appropriées à la hauteur des enjeux : financement forfaitaire de certaines prises en charge standardisées, prise en charge par la collectivité des surcoûts mal financés par la T2A, notamment pour les cancers rares qui nécessitent des compétences de pointe et des technologies innovantes, poursuite de l’effort d’objectivation des missions d’intérêt général financées au travers des MIGAC...
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