Même le cancer du côlon n'échappe pas au bipartisme : selon une méta-analyse publiée dans le « JAMA Oncolgy », un cancer localisé dans le côlon gauche est associé à une meilleure chance de survie qu'un cancer situé dans le côlon droit.
Pour parvenir à ce résultat, des chercheurs italiens menés par le Dr Fausto Petrelli, de l'unité d'oncologie de l'hôpital de Bergame Est, en Italie, ont collecté des données de près de 1,5 million de patients atteints de cancer du côlon inclus dans 66 études. Ces patients étaient suivis pendant une durée médiane de 65 mois. Seules les études prenant en compte la localisation de la tumeur primitive étaient retenues par les auteurs, les proportions de ces tumeurs primitives étant extrêmement variable d'une étude à l'autre : entre 10 et 71 %.
18 % de décès en moins
La localisation à gauche de la tumeur primitive est associée à un risque de décès significativement diminué de 18 %, et ce quel que soit le stade, le grade, la présence ou non d'une chimiothérapie adjuvante, l'année de l'étude ou sa puissance et le nombre de participants.
Les facteurs généralement pris en compte pour établir un pronostic, et donc prescrire ou non une chimiothérapie adjuvante après une colectomie, sont le stade, le grade, la présence d'une occlusion intestinale ou d'une perforation. Il avait été suggéré que la localisation de la tumeur primitive pouvait également être ajoutée à la liste. Les données du « JAMA Oncology » apportent de l'eau au moulin de cette hypothèse.
Les auteurs rappellent que les patients ayant une tumeur localisée dans la partie droite du côlon présentent souvent un tableau clinique plus problématique, avec une plus forte prévalence de déficiences en fer et d'anémies. En revanche, les troubles intestinaux (changement de la nature des selles, constipation ou diarrhées) sont plus fréquents chez les patients ayant une tumeur localisée à gauche.
La nature des tumeurs diffère également : alors que les tumeurs localisées à droite sont associées à des défauts de gènes impliqués dans la réparation, et des mutations dans les gènes KRAS et BRAF, les tumeurs localisées à gauche sont plus fréquemment causées par des mutations dans le gène codant pour la protéine suppresseur de tumeur p53 ou le gène NRAS. Ces différences sont en partie liées au fait que ces deux sections ont une origine embryologique différente. Des études montrent également que la concentration en éosinophiles est plus élevée dans la partie proximale du côlon, à droite, que dans la partie distale.
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