Le rôle de booster des anti-plaquettaires

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Publié le 09/05/2017
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Une étude américaine publiée dans « Science Immunology » montre comment les plaquettes favorisent la croissance tumorale et suggère que des antiplaquettaires pourraient booster l'immunothérapie dans les cancers. 

Il était suspecté que ces petites cellules sanguines ne font pas que coaguler et favorisent le développement des cancers. Les cancers associés à la thrombocytose sont bien connus pour être de plus mauvais pronostic.

L'équipe dirigée par Saleh Rachidi et Zihai Li (faculté de médecine de Caroline du Sud) fait la démonstration ici, in vitro et in vivo, que les plaquettes diminuent l'immunité adaptative, cette réponse immunitaire médiée par les lymphocytes T.

Pour la première fois, les chercheurs montrent que les plaquettes sont la source principale de TGFbêta fonctionnel dans le microenvironnement tumoral. Or ce facteur de croissance, identifié depuis des décennies dans la croissance tumorale, est connu pour inhiber les cellules T CD4 et CD8.

Alors que le TGFbêta est le plus souvent inactif, les auteurs montrent qu'il existe à la surface des plaquettes une protéine activatrice du TGFbêta, une protéine dite GARP. Autrement dit, les plaquettes aident la tumeur à se protéger en se rendant non visible par le système immunitaire.

Les auteurs montrent ensuite dans un modèle murin de mélanome que les antiplaquettaires stimulent l'effet de l'immunothérapie. Les chercheurs ont pour projet de tester, chez des patients ayant un cancer avancé, l'aspirine et le clopidogrel en association aux inhibiteurs de checkpoint.


Source : Le Quotidien du médecin: 9579