INITIÉ EN FRANCE en 2004 par l’Institut Gustave Roussy (IGR), le diagnostic en un jour du cancer du sein se développe peu à peu sur le territoire. Actuellement entre 2 000 et 3 000 patientes en bénéficieraient chaque année, selon l’Institut national du cancer (INCa). En coordonnant de manière millimétrée l’action de plusieurs services hospitaliers, ces consultations permettent d’effectuer l’ensemble des examens nécessaires au diagnostic en un temps très limité. La patiente ayant généralement un diagnostic fiable le jour même. « D’habitude dans le diagnostic des cancers, il faut attendre au moins une quinzaine de jours avant d’avoir une réponse. Quinze jours, cela représente une période d’angoisse importante et de doutes. Avec les consultations de diagnostic en un jour, on peut réduire considérablement cette durée d’attente et proposer très rapidement des prises en charge adaptées », explique le Dr André Nazac, gynécologue-obstétricien au CHU de Bicêtre (Assistance publique-hôpitaux de Paris). Depuis 2011, le service de gynécologie-obstétrique de l’établissement propose des consultations de diagnostic en un jour du cancer du sein, en sus d’un dispositif de diagnostic similaire dans le cancer de l’endomètre. « Ces consultations bénéficient de plages horaires réservées. On a prévu trois créneaux par semaine : le mardi, le mercredi et le jeudi », indique le Dr Nazac.
Nodules suspects.
Ce diagnostic en un jour s’adresse aux patientes présentant des nodules suspects classés ACR4 ou ACR5, d’après la classification des résultats de la mammographie. La consultation fait intervenir à Bicêtre cinq professionnels : le gynécologue-obstétricien, le radiologue, le manipulateur, le technicien laborantin en anatomopathologie et l’anatomopathologiste. Le diagnostic en un jour à Bicêtre s’organise comme suit : la patiente est reçue vers 8 h 30 pour un premier entretien avec un gynécologue du service, à l’issue duquel vont être réalisés les examens radiologiques et histologiques. En fin d’après-midi, une seconde consultation est organisée avec le même gynécologue référent qui présente le plus souvent les résultats des examens effectués au cours de la matinée. Parfois, une relecture des examens doit être réalisée le lendemain.
En fonction des résultats, un nouvel entretien est programmé sous 48 heures au cours duquel le projet thérapeutique est proposé et expliqué. Depuis l’ouverture de ces consultations à Bicêtre, une quinzaine de patientes a bénéficié du diagnostic en un jour du cancer du sein. « L’objectif, c’est de le faire connaître et le développer. Il a d’abord fallu informer les médecins correspondants pour ne pas qu’on nous envoie des patientes qui ne pouvaient pas en bénéficier », ajoute le Dr Nazac. « Pour l’instant, c’est une première étape parce qu’on n’a pas encore évalué ce dispositif. On est en train de rédiger un questionnaire pour pouvoir sonder les patientes et vérifier que ce qu’on leur propose soit bénéfique pour elles », conclut-il. Les premiers retours sont attendus dans un an. À l’IGR, une enquête menée auprès de 7 653 femmes ayant bénéficié du diagnostic en un jour du cancer du sein entre 2004 et 2010 fait état d’un taux de satisfaction de l’ordre de 90 %.
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