AVANT L’ÂGE DE 19 ANS, avoir passé un scanner augmente de 24 % le risque relatif de développer un cancer. Cependant, l’excès de risque absolu est faible, de 9,38 pour 10 000 personnes-années de suivi. « Notre étude montre que les scanners durant l’enfance et l’adolescence sont suivis d’une augmentation de l’incidence globale des cancers. Cependant, nous ne pouvons pas affirmer que tous les cancers en excès sont dus à l’imagerie puisque ceux-ci sont très souvent réalisés pour la recherche d’une tumeur. Les décisions médicales qui ont motivé ces examens ne peuvent pas être pas randomisées » expliquent les auteurs dans leur discussion. Leur conclusion s’écrit pourtant sans détour : certains cancers en excès sont liés à l’irradiation.
L’enquête a été menée sur des données australiennes qui ont permis de comparer l’incidence des cancers chez des enfants et adolescents âgés de 0 et 19 ans, nés entre 1985 et 2005 ont été inclus et suivis jusqu’à la fin 2007, soit une population totale de 10,9 millions de personnes. Les données démographiques qui provenaient du système australien Medicare ont été croisées avec celles des registres nationaux de cancers permettant de comparer la survenue des cancers entre sujets «exposés» et «non exposés» à un scanner. Le suivi moyen a été de 9,5 ans pour le groupe premier groupe et de 17,3 pour le second.
Avec l’âge.
Trois mille cent-cinquante cancers ont été diagnostiqués chez les 680 211 sujets « exposés » contre 57 524 chez les « non exposés », représentant une augmentation de l’incidence 24 % dans le groupe «exposé» par rapport aux «non-exposés » après ajustement sur l’âge, le sexe et l’année de naissance (taux d’incidence : 1,24 ; IC à 95 % : 1,20 à 1,29 ; p‹0,001). Les auteurs observent un effet « dose dépendant » puisque le risque augmente de 16 % pour chaque scanner supplémentaire. Le risque relatif est d’autant plus élevé que les enfants sont plus jeunes : 35 % entre 1 et 4 ans, 25 % entre 5 et 9 ans, 14 % entre 10 et 14 ans et 24 % entre 15 et 19 ans.
L’augmentation du risque s’observe pour tous les types de cancers solides : cerveau - le plus representé- cancers digestifs, mélanomes, tissus mous, appareil génital féminin, appareil urinaire, et thyroïde, et pour les cancers hématologiques.
Dans un éditorial associé, le Dr Sodickson (Harvard medical Scholl) précise que l’incidence des cancers dans l’enfance est « très très basse» et qu’une augmentation de 24 % fait passer ce risque de « très très bas» à « très bas ». Les solutions passent par des décisions médicales plus affinées.
BMJ 2013 ; doi : 10.1136/bmj.f2360
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