« Le gouvernement s’engage à compléter de 15 millions d'euros le budget consacré à la lutte contre les cancers pédiatriques ». L’annonce faite par communiqué de presse ce 8 février 2025 tente de calmer le mécontentement des acteurs du secteur et de réhabiliter l’image du gouvernement Bayrou, accusé d’avoir voulu raboter ce financement.
Un amendement au projet de loi de finances pour 2025, prévoyant une enveloppe de 15 millions d'euros pour la recherche clinique sur les cancers pédiatriques, voté à l’automne par les deux chambres, puis à nouveau par les sénateurs en janvier, avait en effet disparu du texte du gouvernement Bayrou adopté le 5 février après un recours au 49.3. L’amendement devait allouer « un fléchage complémentaire (…) dans l’objectif de mettre en place, par le biais de l’Institut national du cancer (Inca), un programme hospitalier de recherche clinique sur les cancers qui serait spécifiquement dédiée aux cancers pédiatriques », lisait-on dans l’exposé des motifs.
Colère dans les rangs de l’opposition. Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, a accusé le gouvernement de « faire des économies sur la santé et même la vie de nos enfants (…). ». Quant au député de gauche François Ruffin, à la tête du mouvement Picardie Debout, il postait sur X qu'à « l'automne dernier, nous portions dans le budget 15 millions d'euros de crédit pour la recherche contre les cancers chez l'enfant. Votés à l'unanimité, au Sénat, à l’Assemblée. François Bayrou vient de le supprimer ».
L'association Grandir sans cancer avait pour sa part évoqué un « choc pour les assos et les familles ». « Il n'est pas possible de sacrifier ainsi les enfants », s'était ému, sur France info, son président Stéphane Vedrenne. « Nous ne laisserons pas passer une telle inhumanité », avait déclaré Eva pour la vie, association à l’origine de l’amendement.
En complément des 60 millions d’euros supplémentaires
Marche arrière, donc. « Ces 15 millions viendront compléter les 60 millions d’euros supplémentaires déjà dédiés à la recherche sur les cancers pédiatriques », lit-on dans le communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Qui au passage, rejette la responsabilité de la disparition de l’amendement, sur la commission mixte paritaire. « Le gouvernement considère que la lutte contre les maladies rares, dont font partie les cancers de l’enfant, est une priorité », est-il précisé. « La dotation annuelle de l’Inca par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est par exemple passée de 38 millions d’euros à 68 millions d’euros » en 2024, dont 10 à 15 % sont consacrés aux cancers pédiatriques, est-il ajouté, pour marquer l’engagement du gouvernement en faveur de la recherche.
Alors que la journée mondiale de lutte contre le cancer se tient le 15 février, professionnels et associations seront reçus « dans les jours qui viennent », par le ministre chargé de la Recherche et son homologue à la Santé.
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