Cancers féminins : l’Institut Curie porte un projet d’IHU avec l’université PSL

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Publié le 23/09/2022

Crédit photo : Phanie

À l'occasion d'Octobre rose, le mois de sensibilisation au cancer du sein, les équipes de l’Institut Curie, médecins et chercheurs, évoquent l’avenir du premier centre européen de prise en charge des cancers du sein. Fort de son expérience pluridisciplinaire, l’Institut compte « amplifier » son expertise à l’ensemble des cancers féminins (ovaire, endomètre, col de l’utérus, vagin, vulve), explique la Dr Anne Vincent-Salomon, pathologiste, responsable du pôle de médecine diagnostique et théranostique de l'Institut Curie.

Cette spécialiste des cancers féminins pilote pour l’Institut un projet de structure dédiée, associant expertises médicales, paramédicales et scientifiques, mais aussi entreprises et associations de patientes. Aux côtés de l’université Paris Sciences et Lettres (PSL), l’Institut prépare sa réponse à l’appel à projets lancé dans le cadre du Plan France 2030 pour la création de nouveaux Instituts hospitalo-universitaires (IHU).

« Deux tiers des collaborateurs de l’Institut Curie travaillent déjà directement ou indirectement sur les cancers féminins, qui représentent 70 % des malades pris en charge dans nos hôpitaux. Côté recherche, ce ne sont pas moins de 30 équipes qui étudient les mécanismes en jeu dans les tumeurs de la femme », indiquent le Pr Steven Le Gouill, directeur de l’ensemble hospitalier, et le Pr Alain Puisieux, directeur du centre de recherche.

Un « continuum » de la recherche à la valorisation

La création d’un IHU correspond ainsi à une volonté d’amplifier l’« élan pluridisciplinaire » déjà à l’œuvre à l’Institut Curie autour du cancer du sein, précise la Dr Vincent-Salomon. Avec plus de 76 000 nouveaux cas chaque année en France, les cancers féminins sont un « enjeu de santé publique », rappelle-t-elle.

« Sur le plan social, nous partons du double constat qu’il existe de fortes disparités dans leurs prises en charge, et que le cancer est un facteur aggravant des situations de précarité des femmes, qui engendre d’ailleurs plus d’arrêts de travail et plus d’aménagements du temps de travail que pour les hommes. Sur le plan médical et scientifique, si les avancées des dernières décennies sont indéniables, il nous faut maintenant avoir une vision davantage globale de ces cancers avec des recherches ciblées selon l’âge des femmes, depuis le micro-environnement tumoral jusqu’à l'individu dans son environnement », détaille-t-elle.

En regroupant des « compétences d’excellence », de la recherche à la valorisation, l’ambition est de mettre en place un « continuum », ajoute le Pr Le Gouill, pour apporter des réponses innovantes sur la prévention, les traitements et la prise en charge selon les différents stades des pathologies et les contextes individuels.

À l’issue du processus de sélection des candidats au label IHU, prévu pour le printemps 2023, l’Institut et ses partenaires espèrent disposer de 50 millions d’euros sur 10 ans pour développer leur approche pluridisciplinaire. Si le projet n’était pas retenu, une perspective « peu probable », juge la Dr Anne Vincent-Salomon, « on avancera quand même sur la question d’une meilleure prise en charge des cancers féminins ».


Source : lequotidiendumedecin.fr