EN FRANCE, le cancer du sein a touché 52 588 femmes en 2010 (données InVS). Le taux d’incidence standardisé a presque doublé en 25 ans passant de 56,8 en 1980 à 101,5 en 2005. Cependant, le taux d’évolution qui a été de + 2,4% par an de 1980 à 2005, a été légèrement moins important entre 2000 et 2005 (+ 2,1%).
La mortalité qui était restée stable depuis 1980 amorce une décroissance depuis les années 2000. Mais le cancer du sein était encore responsable de 11 289 décès en 2010. L’étude EUROCARE a mis en évidence en France, une survie à cinq ans de 83,1 % ce qui la place au 4e rang en Europe (derrière l’Islande, la Finlande et la Suède, pays où le dépistage organisé existe depuis longtemps). À dix ans, plus de 75 % des patientes sont en vie. Ce chiffre va continuer de s’améliorer grâce au dépistage précoce et à l’amélioration des traitements et de leurs indications.
Le cancer du sein est cancer particulier car il touche un organe symbolique.
L’irruption, habituellement soudaine et inopinée de la maladie, induit une cassure dans la vie de la femme et de son entourage. La destruction des équilibres de vie se produit en trois étapes : 1) l’annonce du diagnostic; 2) l’annonce du traitement et la période des traitements ; 3) la fin des traitements et le retour à la vie normale.
À chacune de ses étapes, la femme a un travail psychique à accomplir qui nécessite qu’elle soit aidée.
Améliorer la prise en charge des patientes.
« Pour lutter contre la fragmentation induite par la maladie et les traitements, il faut des structures de prise en charge dédiées : les Centres des maladies du sein. Structures consacrées à la prise en charge des pathologies mammaires et tout particulièrement du cancer du sein où sont réunies toutes les compétences dans un même lieu », explique le Dr Marc Espié (responsable du Centre des maladies du sein de l’hôpital Saint-Louis, Paris). Les objectifs sont d’assurer la prise en charge globale et multidisciplinaire de la pathologie bénigne et maligne du dépistage à la prise en charge du cancer du sein métastasé et de développer la recherche clinique et de transfert ainsi que l’enseignement et la formation. Le CMS de Saint-Louis assure 12 000 consultations par an et suit 1 200 nouvelles patientes chaque année dont 900 sont opérées pour un cancer du sein ; 100 chimiothérapies sont effectuées par semaine. La prise en charge est effectuée par des sénologues quelle que soit leur formation d’origine (gynécologues, chirurgiens, radiologues, oncologues médicaux, radiothérapeutes…) travaillant en étroite collaboration avec des anatomopathologistes spécialisés, la médecine nucléaire, des laboratoires de recherche…Le CMS assure aussi une activité de conseil génétique, un accès à des soins de support, offre la possibilité d’un soutien psychologique et travaille avec une unité de prise en charge de la douleur et des soins palliatifs. Il assure également la formation des professionnels de santé en sénologie et contribue aux actions de santé publique relatives au cancer du sein et notamment, au dépistage organisé du cancer du sein.
Conférence de presse organisée à l’occasion des XIVes Journées de Sénologie Interactive avec la participation du Pr André Gorins et des Drs Marc Espié, Caroline Cuvier et Sylvie Giacchetti (hôpital Saint Louis, Paris).
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