En première ligne de traitement des cancers colorectaux métastatiques non mutés sur KRAS (KRAS sauvages codons 12 et 13), associer, à la chimiothérapie par FOLFOX (5FU/oxaliplatine) ou FOLFIRI (5FU/irinotecan), un anti-VEGF ou un anti-EGFR ne change pas la donne. C’est ce que vient de confirmer une étude américaine initiée dès 2004, comparant l’adjonction à la chimiothérapie du bevacizumab versus cetixumab. En effet, que l’on commence par l’une ou l’autre de ces thérapies ciblées, à 7 ans de suivi, les survies ne diffèrent pas : 29 vs 30 mois (RR = 0,92 ; 0,78–1,09 ; p = 0,34). La survie sans progression s’établit en moyenne autour de 10-11 mois. Et, cerise sur le gâteau, 7 ans après les traitements chirurgical, de chimio- et de biothérapie, 11 % de patients peuvent être considérés comme « guéris », leur survie excédant les 5 ans et demi.
L’étude porte sur 333 patients recrutés en 2004 qui se sont avérés KRAS sauvages, plus 804 patients KRAS sauvages recrutés ensuite. La polychimiothérapie utilisée est, dans deux tiers des cas, le FOLFOX, un tiers des cas le FOLFIRI. Le bevacizumab était administré à raison de 5 mg/kg toutes les 2 semaines et le cetuximab à la dose de charge de 400 mg/m2 puis à 250 mg/m2 chaque semaine.
Les effets secondaires observés sont ceux attendus. Ils sont dominés par les hypertensions sous bevacizumab contre les rashs et les diarrhées sous cetixumab. Au total, 30 % des patients ont arrêté le traitement, une fois sur deux en raison des effets secondaires.
« Cet essai confirme que, à l’initiation du traitement, nous avons le choix. Un choix qui peut être modulé par le profil des effets secondaires et le terrain du patient », commentent les experts. Ces résultats sont donc très encourageants. Toutefois, les analyses plus poussées dans des sous-groupes tenant compte notamment d’autres mutations – RAS en particulier – et des profils moléculaires, mais aussi d’autres critères (taux de réponse, durées de traitement, etc.), sont très attendues. Elles pourraient en effet permettre d’affiner le profil des répondeurs à telle ou telle association chimio/biothérapie.
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