Aller au travail à vélo diminue de 40 % le risque de décès prématuré

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Publié le 21/04/2017
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Vélo

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Crédit photo : Phanie

Se rendre à son travail à vélo diminue de près de moitié le risque de cancer (45 %) et de maladie cardio-vasculaire (46 %) par rapport aux modes de transport non actifs, selon une étude de l'université de Glasgow publiée dans le « British Journal of Medicine ».

Selon l'équipe britannique dirigée par le Dr Jason Gill, le vélo fait mieux que la marche, qui diminue de 27 % le risque cardio-vasculaire et de 36 % la mortalité cardio-vasculaire et qui reste sans effet sur la mortalité par cancer et globalement les décès prématurés. Un mode de transport mixte (actif et non -actif) présente quelques bénéfices si l'usager fait du vélo.

Les chercheurs tirent ces résultats de l'analyse des données de 264 337 individus âgés de 40 à 69 ans (53 ans en moyenne) participant à la biobanque UK BioBank. L'information sur les admissions à l'hôpital et les décès a été recueillie auprès du National Health Service (NHS) au cours d'un suivi médian de 5 ans.

Des distances plus longues à vélo

Sur la période, ont été enregistrés 2 430 décès (dont 496 de cause cardiovasculaire et 1 126 par cancer), 3 748 cancers et 1 110 événements cardiovasculaires. L'association entre la survenue de ces événements et le mode de déplacement (vélo, marche, non-actif) a été pondérée sur plusieurs facteurs potentiellement confondants, entre autres les activités de loisirs, l'activité physique professionnelle, la sédentarité et les habitudes alimentaires ou encore des antécédents de maladies chroniques.

Les plus grands bénéfices observés pour le vélo par rapport à la marche pourraient s'expliquer par de plus longues distances parcourues, un effort plus intense et une meilleure forme observés chez les usagers des deux-roues. Le Dr Carlos Celis-Morales, de l'Institut des sciences cardiovasculaires et médicales de Glasgow et premier auteur, souligne : « Les marcheurs font de plus petites distances que les cyclistes – typiquement 10 km par semaine, par rapport à 30 km par semaine. »

Un choix de santé publique

Pour les auteurs, si la relation de causalité est confirmée, ces résultats suggèrent que « la santé des populations pourrait être améliorée par des politiques de santé publique qui favorise les déplacements actifs, en particulier le vélo, avec la création de pistes cyclables, de location de vélos ou de subventions à l'achat, et un meilleur approvisionnement de vélos dans les transports publics ».

Dans un éditorial, le Pr Lars Bo Andersen, de l'université en sciences appliquées de Norvège de l'Ouest, cite en exemple Copenhague, qui a mis à l'honneur le vélo en construisant des pistes cyclables, des tunnels pour éviter les carrefours à trafic élevé et des ponts pour raccourcir le temps de trajet. « Aujourd'hui, aucune voiture ni aucun bus ne vont aussi vite qu'un vélo à travers Copenhague », s'enthousiasme le spécialiste norvégien à propos d'une infrastructure, qui a fait du vélo le moyen de transport privilégié pour le travail (40 % des trajets) tout en diminuant de deux tiers les accidents de vélo liés au trafic.


Source : lequotidiendumedecin.fr