Des traitements à base de cannabis médical seront disponibles en France en 2025, a assuré ce 20 février l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans une communication dressant le bilan de l'expérimentation commencée en 2021 et à laquelle 3 035 patients ont participé.
« La fin de l'expérimentation et la mise à disposition pour 2025 des médicaments à base de cannabis se préparent », a annoncé l'ANSM. Fin 2023, le gouvernement, après avoir longtemps temporisé sur le sujet, a ouvert la voie à l'autorisation du cannabis thérapeutique, lui donnant un statut particulier via la loi annuelle de financement de la Sécurité sociale.
Pendant les cinq années à venir, l'ANSM peut, selon l'amendement gouvernemental, autoriser des produits à base de cannabis, sans attendre une éventuelle autorisation au niveau de l'Union européenne. Les fabricants souhaitant commercialiser des médicaments à base de cannabis en 2025 devront avoir obtenu une autorisation délivrée par l’ANSM au plus tard le 31 décembre 2024, a souligné l'agence. D’ici à ce que le prix des premiers traitements soit négocié, un budget de 10 millions d'euros, soit un peu moins de 5 900 euros par patient, est prévu pour payer les traitements des patients dans le cadre de l’expérimentation. Rappelons qu’en mars 2023, un prix unitaire par dose de cannabis thérapeutique de 14 euros avait été fixé et devra être renégocié.
L'ANSM estime que les données récoltées lors des deux premières années de l’expérimentation « montrent l’efficacité du cannabis médical dans toutes les indications de l’expérimentation, maintenue sur plusieurs mois chez certains patients, ainsi qu’un circuit de prescription et de délivrance sécurisé et opérationnel ». Aussi, les 5 indications retenues par le comité scientifique temporaire pour l'expérimentation seront celles pour lesquelles les fabricants pourront demander une autorisation de mise sur le marché, à savoir les douleurs neuropathiques réfractaires, certaines formes d’épilepsie sévères et pharmaco-résistantes, les symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements, les situations palliatives et les spasticités douloureuses de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central.
Prolongation pour les patients inclus avant le 27 mars
L'expérimentation, qui devait normalement prendre fin en mars, sera finalement prolongée pour les patients inclus avant le 27 mars 2024. Ils pourront poursuivre leur traitement par cannabis médical dans le cadre du suivi mis en place avec leur médecin. En revanche, il ne sera plus possible d'intégrer de nouveaux malades après cette date butoir. Cette prolongation était déjà inscrite dans la loi de financement de la Sécurité sociale, qui lui fixe une durée maximale de 9 mois (jusqu’à fin décembre donc). Le texte précise que l'expérimentation prendra fin lorsqu'un médicament à base de cannabis sera autorisé et disponible.
Autre précision de l'agence : les médicaments sous forme de fleurs de cannabis (à inhaler) seront retirés ces prochaines semaines de l'expérimentation. Les médecins concernés sont donc appelés à cesser peu à peu de les prescrire. L'autre forme de ces médicaments à base de cannabis est à avaler : huile ou comprimé.
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