EN LANÇANT en février 2008 le plan Santé des jeunes, la ministre Roselyne Bachelot ouvrait un peu plus les portes des « consultations jeunes consommateurs », qui interviennent dans le nouveau cadre des CSAPA (les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie). Ce dispositif propose depuis la fin de 2004 un accompagnement aux jeunes usagers de cannabis (et autres produits psychoactifs, et même d’autres addictions comme le jeu ou le sport) et à leurs familles. À 17 ans, près de la moitié des adolescents français ont déjà consommé du cannabis et un sur dix déclare au moins dix épisodes de consommation dans le mois précédent.
Les consultations CJC ont vocation à informer et évaluer les facteurs de gravité de l’usage aux premiers stades de la consommation et de déclencher si besoin une prise en charge (brève) ou une orientation. L’Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT) avait déjà mené une enquête nationale en 2005. Dans cette deuxième étude, réalisée de mars 2005 à décembre 2007 auprès des 45 000 usagers du dispositif, il a cherché à en dresser le portrait.
Sur 3 788 consultants reçus, 2 938 sont des consommateurs, pour 81 % masculins, généralement majeurs (83 %). Près de 40 % d’entre eux sont usagers quotidiens de cannabis. La moitié est orientée sur une CJC par la justice, 30 % par l’environnement familial, éducatif ou médico-social. 22 % viennent spontanément. Plus de la moitié des usagers reçus en CJC ont été diagnostiqués en situation d’abus ou de dépendance.
Facteurs de réussite.
L’enquête a permis de révéler les facteurs influant sur la réussite des tentatives de réduction de l’usage. Parmi les consultants qui sont revenus après une première visite (70 %), 50 % déclarent avoir réduit leur consommation de cannabis, 47 % l’ont stabilisée et 3 % l’ont… augmentée. Les taux de réduction les plus élevés ont été observés chez les jeunes ayant été adressés à la consultation par un professionnel de santé, par l’Éducation nationale ou venus spontanément.
La réussite est influencée par le nombre de visites et la fréquence d’usage. Le succès d’une réduction (à court terme) dépend aussi de ce qui a motivé l’usage, de l’intégration socioprofessionnelle, du sexe et de l’âge : les garçons et les plus de 25 ans sont plus enclins à baisser leur consommation. Le sexe, les motifs d’usage du cannabis et les attentes à l’entrée du dispositif conditionnent également le risque de décrocher en cours de suivi (pour 30 % des cas en moyenne).
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