Pneumopathies liées à la e-cigarette : les autorités américaines confortent la piste de la vitamine E

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Publié le 12/11/2019

Crédit photo : PHANIE

Pour la première fois depuis le début de l'épidémie de pneumopathies liées à la e-cigarette (ou EVALI) qui a atteint 2 051 personnes aux États-Unis, les autorités de santé américaines trouvent un dénominateur commun entre les patients : la vitamine E. 

D'après les centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC), de l'acétate de vitamine E a été retrouvé chez 100 % du tout petit ensemble de malades (29 patients originaires de 10 états) dont le liquide bronchoalvéolaire (LBA) a pu être analysé par les CDC. « C'est la première fois que nous avons détecté un produit chimique d'intérêt potentiel dans des prélèvements biologiques de patients avec ces lésions pulmonaires », est-il souligné. L'acétate de vitamine E est un additif utilisé dans certains liquides contenant du THC, le principe actif du cannabis.

Les analyses du LBA ont également identifié du THC dans 82 % des échantillons et de la nicotine dans 62 % des cas. En revanche, aucun des autres produits chimiques recherchés – à savoir des huiles végétales, du distillat de pétrole comme de l'huile minérale, de l'huile MCT ou des terpènes (retrouvés ou ajoutés dans les produits à base de THC) – n'a été retrouvé à ce stade.

Une méfiance grandissante en Europe

Alors que Santé publique France prévoit de publier un bilan des cas signalés le cas échéant sur le portail récemment ouvert, un sondage Odoxa réalisé pour la fédération professionnelle France Vapotage met en lumière la méfiance grandissante des Européens pour la cigarette électronique.

Auprès d'un échantillon de 3 000 sujets, dont une majorité de Français (n = 1 000), il ressort que plus de la moitié des Français (56 %) considèrent la e-cigarette comme étant aussi risquée que le tabac. La proportion de fumeurs qui souhaiteraient passer à la e-cigarette dans les prochains mois est de 39 % en France, soit une baisse de 19 points depuis mai dernier. La tendance s'est totalement inversée dans l'opinion pour la promotion du vapotage comme méthode de sevrage, avec 61 % des interrogés se déclarant contre aujourd'hui versus 59 % en faveur en mai dernier.

 

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr