Il est aujourd’hui très préoccupant de constater que la consommation d’alcool se banalise de plus en plus chez les jeunes, qui développent des pratiques dangereuses telles que le « binge drinking " (boire massivement et très rapidement). Ce comportement est observé même chez les plus jeunes, dès le collège.
On ne connaît que peu de choses sur les effets de cette modalité de consommation en terme d’atteintes du fonctionnement cérébral et de la vulnérabilité à l’addiction.
Le rat est considéré comme adolescent de 30 à 40 jours après sa naissance. Mickaël Naasila et coll. ont exposé des rats à une ivresse alcoolique pendant cette période sur un modèle mimant le « binge drinking » : 3 g/l, avec un total de 8 épisodes. Il n’est pas rare d’observer ce niveau élevé d’alcoolémie chez des adolescents qui se retrouvent aux urgences pour intoxication éthylique.
Ils observent que « devenus adultes, ces animaux sont plus vulnérables à l’alcool Ils sont moins sensibles aux propriétés aversives de l’alcool. »
Le projet européen AlcoBinge.
D’un point de vue comportemental, les rats adultes ayant été exposés précocement font preuve d’une motivation excessive pour obtenir de l’alcool. En libre choix (biberon d’eau et biberon de boisson alcoolisée) ils consomment plus d’alcool que les animaux témoins. Cette vulnérabilité est observée en particulier chez les animaux exposés à ces ivresses tôt pendant l’adolescence (la première partie) et non pas durant la phase tardive de l’adolescence. « Cela semble en accord avec l’observation chez l’homme indiquant que les sujets exposés les plus précocement (13-16 ans) ont deux fois plus de risque de devenir alcoolodépendants comparativement à ceux exposés pendant la phase des 17-21 ans. »
L’étude a comporté aussi un volet neurologique. L’intoxication répétée au cours de l’adolescence provoque des modifications du noyau accumbens, région qui joue un rôle primordial dans le comportement addictif, est moins réactive à long terme à une ré-exposition à l’alcool.
Ce sont les premiers résultats précliniques du projet européen AlcoBinge cordonné par ces auteurs (Unité Inserm Eri 24).
Neuropharmacology, 31 décembre 2012.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024