Prévue à l’origine pour être installée au 39 boulevard de la chapelle, dans le 10e arrondissement, la première salle de consommation de drogues à moindre risque pourrait bien finir par ouvrir ses portes dans des locaux appartenant à l’hôpital Lariboisière. C’est en tout cas ce à quoi se sont engagées la mairie de Paris et l’AP-HP, selon Jean François Corty, directeur des opérations France Médecins du Monde (MDM). « Les locaux du 39 boulevards de la Chapelle ne convenaient pas pour tout un ensemble de raisons, qui tenaient autant à l’opposition des riverains qu’au manque de place pour déployer un lieu d’injection et un volet médico-social », explique-t-il.
Deux lieux potentiels ont été évoqués dans le journal « Le Monde » par Bernard Jomier, adjoint au maire de Paris en matière de santé. Le premier lieu envisagé est un bâtiment en dur, et le second une construction modulaire. Tous les deux sont situés dans l’enceinte de l’hôpital. « La salle ne dépendra pas, administrativement, de l’hôpital, et bénéficiera d’une entrée à part », précise Jean François Corty.
Un public très marginalisé
Les salles de consommation à moindre risque sont destinées à accueillir une population très marginalisée qui ne s’adresse ni aux réseaux de soins traditionnels ni aux Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD). Ce public ne risque-t-il pas d’être dissuadé de se rendre dans la salle, compte tenu de la proximité avec l’hôpital ? « Non, répond Jean François Corty, car l’hôpital Lariboisière reste très proche de la scène ouverte du 10e arrondissement. Il est proche des populations que nous ciblons. »
Le projet de salle de consommation à moindre risque, porté par l’association Gaïa et Médecin du Monde, ne pourra voir le jour que lorsque la loi de modernisation du système de santé sera définitivement adoptée. L’article 9 encadre en effet pour une durée de 6 ans, à compter de la date d’ouverture de la première salle, l’expérimentation des salles de consommation de drogues injectables à moindre risque. Cet article a été voté en première lecture à l’assemblée nationale le 7 avril dernier. Le projet de Loi de santé doit encore être voté par le Sénat entre les mois de juillet (commission des affaires sociales) et septembre (débat en séance), avant un passage en commission mixte paritaire.
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