La consommation de drogues à 17 ans

Alcool, tabac et cannabis sont moins en vogue

Publié le 11/06/2009
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L’OBSERVATOIRE français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a interrogé en 2008, avec le soutien de la Direction du service national, 39 542 jeunes âgés de 17 ans sur leurs rapports à l’alcool, au tabac et aux substances illicites. Globalement, il ressort de cette 6 e Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la Défense (ESCAPAD)* une stabilité, voire une baisse pour les boissons alcooliques, les cigarettes et les joints, tandis que les produits frappés d’interdiction ou détournés, moins répandus, gagnent du terrain.

° Les usagers réguliers en recul

Les garçons sont toujours plus attirés que les filles par l’alcool et le cannabis, les cigarettes mettant à égalité les deux sexes. Après avoir augmenté jusqu’en 2003, l’usage régulier de l’alcool recule depuis, bien que les ivresses à répétitions évoluent de 6,4 % à 8,6 % (9,7 % en 2005). Le tabagisme au quotidien marque nettement le pas : 41 % en 2000 contre28,9 % en 2008. Même mouvement descendant pour le cannabis : de 12,3 % en 2002 à 3,2 %. En ce qui concerne l’expérimentation, 92,6 % déclarent avoir déjà bu (59,8 % été ivres), 70,7 % fumé une cigarette et 42,2 % un joint. L’âge moyen de ces premières incartades se situe à 13,5 ans pour la cigarette et 15 ans pour l’alcool et le cannabis.

° L’expérimentation de produits stimulants en hausse

Du côté de l’essai de stimulants, on note une progression continue de la cocaïne : 3,3 %, au lieu de 2,5 % en 2005 et 0,9 % en 2000. Beaucoup plus rare, le crack  apparaît néanmoins en progression, de 0,7 % à 1 % sur les trois dernières années, au même titre que les amphétamines, de 2,2 % à 2,7 %. Et si l’ecstasy connaît un léger repli, de 3,5 % à 2,9 %, l’héroïne franchit le seuil de 1 %, contre 0,7 % en 2005. À cela s’ajoute une très forte poussée des inhalants, notamment les poppers de 13,7 % à 5,5 %. L’expérimentation du Subutex reste stable à 0,5 %.

La situation et le parcours scolaires semblent fortement associés aux usages de substances, licites ou non. Les jeunes en apprentissage et ayant quitté l’école sont plus nombreux que les élèves en filière générale, technique ou professionnelle à fumer tous les jours, à boire régulièrement, à prendre des cuites répétées et des joints ainsi que de la cocaïne. Le lien avec le redoublement est similaire. Les enfants de cadres et d’agriculteurs fument moins, mais s’enivrent plus souvent. Les filles et fils d’artisans, de commerçants ou de chefs d’entreprise figurent parmi les plus gros consommateurs d’alcool, de tabac, de cannabis et autres produits illicites. À l’inverse, dans les milieux sociaux privés d’emploi, les niveaux d’usagesont « particulièrement faibles ». Enfin, ESCAPAD 2008 constate que peu de jeunes de 17 ans demandent une aide pour réduire ou arrêter les joints, alors qu’il existe des consultations spécialisées.

› PHILIPPE ROY

* Les précédentes consultations remontent à 2000, 2001, 2002, 2003 et 2005.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr