Ce lundi, la campagne de vaccination s’accélère encore en France avec l’ouverture pour les plus de 50 ans. Mais alors que l’objectif affiché par Emmanuel Macron est de vacciner toujours davantage, cela pourrait bien se faire de plus en plus sans AstraZeneca.
Alors qu’Olivier Véran avait évoqué il y a dix jours la possibilité d’élargir le vaccin du laboratoire anglo-suédois aux moins de 55 ans, ce matin sur la chaîne LCI il a semblé enterrer l’idée, affirmant que ce ne serait « probablement » pas le cas.
La HAS a décidé mi-mars de restreindre l'utilisation du vaccin aux plus de 55 ans à cause de rares cas de thromboses atypiques et de troubles de la coagulation. Le ministre avait saisi la HAS fin avril pour étudier la possibilité de permettre à tous les volontaires, quel que soit leur âge, de se faire vacciner à l'AstraZeneca en signant une décharge.
La réponse de la HAS est toujours attendue, mais vendredi le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, avait indiqué n’être « pour sa part pas favorable » à cette option.
L'UE jette le doute sur les commandes
Le gouvernement a donc peut-être définitivement tiré un trait sur l'idée de relancer la vaccination par AstraZeneca. Tout le week-end, l’exécutif a en tout cas soufflé le chaud et le froid.
Samedi, le Premier ministre Jean Castex a exhorté la population à « se faire vacciner avec tous les vaccins, en particulier avec l’AstraZeneca ». Mais s’ « il faut continuer de le faire parce qu'il (le vaccin AstraZeneca) nous aidera à la sortie de crise (...) pour répondre aux variants, on voit que d'autres vaccins sont aujourd'hui plus efficaces », a ajouté Emmanuel Macron, à Strasbourg. Plus tôt, l’Union européenne avait annoncé n’avoir pas encore renouvelé son contrat auprès du laboratoire anglo-suédois au-delà du mois de juin.
Olivier Véran a tenu à préciser les propos du président de la République, selon lui, le chef de l'État répondait « à une question sur l'horizon à l'année prochaine, si de nouveaux variants devaient émerger nécessitant des rappels de vaccination ». Dans ce cas, « nous considérons au niveau international que d’autres mécanismes que celui d’AstraZeneca pourraient être plus efficaces plus rapidement ».
Arrivée de Moderna en ville plus tôt que prévu
Olivier Véran a affirmé que pour autant, ce produit restait un « bon vaccin », et indiqué que pour la seule journée de vendredi « les (médecins, infirmiers…) libéraux ont fait 61 000 (doses d') AstraZeneca en une journée ». Il a aussi détaillé l'état des stocks de ce vaccin en expliquant que sur les deux millions de doses reçues par l'État la semaine dernière, « 700 000 ont été commandées par les médecins libéraux, infirmiers, sages-femmes », 700 000 à 800 000 sont mises de côté pour une deuxième injection et le reste est gardé pour les centres de vaccination.
Selon un document du ministère de la Santé que s'est procuré l'AFP, au 5 mai, seulement 54 % des 7,3 millions de doses d'AstraZeneca avaient été injectées en France, contre 79 % pour Moderna, et 89 % pour Pfizer/BioNTech.
L’arrivée de Moderna en ville pourrait aussi précipiter un peu plus la chute d’AstraZeneca. Censé être disponible pour la vaccination par les professionnels de ville en juin, le vaccin ARN messager arriverait finalement plus tôt que prévu. Les deux principaux syndicats de pharmaciens ont précisé à l’AFP, « les commandes seront ouvertes les 17 et 18 mai, puis confirmées le 21, pour une livraison le 27 », indique Philippe Besset, président de la FSPF, premier syndicat de pharmaciens. Un agenda corroboré par Gilles Bonnefond, de l'Uspo, qui ajoute que les soignants libéraux recevront 300 000 doses par semaine.
avec AFP
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