Il est urgent de créer un numéro de téléphone pour tout ce qui n’est pas urgent. Mme Buzyn a dit à la radio qu'il y avait « 25 millions d’appels au 15 pour 800 000 sorties » (soit 3,2 % de véritables urgences). Comme il n’y a pas d’autres possibilités pour avoir un conseil, une orientation vers une consultation, il est inévitable que les numéros d’urgences soient saturés. Est-ce normal ? Est-ce leur mission ? Une étude de la Fédération Rhône-Alpes des Maisons médicales de garde (FEDERAMAG) a montré en 2007 –s’il en était besoin– que les patients souhaitent dans leur immense majorité avoir accès à un numéro spécifique pour obtenir une réponse médicale à un problème médical non urgent. Ce numéro doit exister, la réponse doit être adaptée, le système doit être fiable-lisible-pérenne. Il doit donc s’appuyer sur la médecine de ville, les maisons de santé pluridisciplinaires, les maisons médicales de garde. Dans un premier temps il faut renforcer la place de la médecine générale dans sa mission première : la prise en charge globale de la santé des patients. La permanence des soins est la prolongation logique de cette mission. Comment ? Avec un avantage fiscal, inscrit dans la convention, une lettre clé spécifique, uniquement utilisable par les généralistes installés et effectuant la PDS. Une incitation pour que chaque MG s’implique dans la PDS. Un système équivalent doit être proposé pour les généralistes installés qui effectuent la PDS en MMG (maisons médicales de garde). Une lettre clé spécifique doit être créée, pour les patients adressés en journée par la plateforme téléphonique, chaque généraliste réservant une place matin et soir pour accueillir le patient adressé par la plateforme. Si on prend 24 millions d’appels, divisé par 365 jours, on arrive à 66 000 actes par jour, France entière, soit moins d’un acte par MG. En même temps, tous les jours les généralistes prennent, le jour même des patients qui s’estiment en urgences (fièvre, traumatismes, douleurs physiques ou morales…). Ce qui fait qu’il y a plus de patients traités en urgence dans les cabinets médicaux que dans les services d’urgence. Par ailleurs pourquoi ne pas créer une telle incitation pour les généralistes s’impliquant dans la prise en charge des résidents en EHPAD ? Tout le monde serait gagnant, et on éviterait la contrainte prônée par certains et absolument contre-productive !
Vous aussi, vous voulez réagir à l’actualité médicale ? Adressez-nous vos courriers accompagnés de vos nom, prénom et lieu d’exercice à redaction@legeneraliste.fr
Avec le désengagement américain, l’OMS annonce une réorganisation et des licenciements
Vaccination, soutien aux soignants, IVG : le pape François et la santé, un engagement parfois polémique
« Je fais mon travail de médecin » : en grève de la faim, le Dr Pascal André veut alerter sur la situation à Gaza
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation