Alors que la proposition de loi du député Frédéric Valletoux (Horizons) – soutenue par la majorité présidentielle — n'en finit pas de faire parler d'elle, la ministre en charge de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, a souhaité mettre les choses au clair.
Possibilité de se désinscrire des CPTS
Invitée ce jeudi 1er juin à participer aux États généraux de la coordination organisés par le SML à la Villa M, la pharmacienne havraise s'est voulue, devant une assemblée de médecins (plus que dubitative), persuasive et rassurante.
« Dans la PPL Valletoux, il n'y a pas d'obligation de faire partie d'une CPTS, c'est une inscription (automatique, ndlr) mais avec une possibilité de se désinscrire », a-t-elle souligné.
Percevant le scepticisme et la moue de certains médecins présents dans la salle, la ministre a insisté : « Je vous le redis, au gouvernement, nous ne sommes pas favorables à l'obligation mais à l'adhésion volontaire des médecins ! »
Pour rappel, l'article 3 de cette proposition de loi prévoit le « rattachement de tous les professionnels de santé aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ». Un article qui s’inscrit « dans une volonté plus large, exprimée par le Président de la République en avril 2023, que d’ici la fin de cette année tout le territoire soit couvert par une CPTS », peut-on lire dans le texte.
Sur le plan de la coordination, « nous devons réfléchir tous ensemble (élus, professionnels de santé, acteurs du territoire…), à la façon dont nous répondons aux problématiques démographiques, au manque de médecins… Cela doit être fait dans le respect des métiers de chacun », a par ailleurs souligné la ministre.
Dans ce cadre, l'État devrait être un « facilitateur » et non un « empêcheur ». « Les injonctions descendantes uniformes ne peuvent plus marcher », a-t-elle également reconnu de bonne foi.
Tour de France des CPTS, une conclusion attendue mi-juin
Rappelant l'objectif du gouvernement de couvrir 100 % du territoire français de CPTS d'ici la fin de l'année (68 % du territoire est aujourd'hui couvert), la ministre a répété, à l'envi, les avantages de ce type de coordination.
« C'est un très bon outil pour permettre aux professionnels de santé, qu'ils s'agissent de médecins, kinés, pharmaciens, infirmiers, de s'organiser entre eux et ainsi de répondre aux besoins de santé de nos concitoyens. »
À l'occasion des conclusions du Tour de France des CPTS attendues « mi-juin » un bilan de cette organisation devrait être fait.
« Au total, 200 CPTS ont répondu à notre questionnaire. La mission qui s'occupe de ce Tour de France a visité une vingtaine de CPTS et j'en ai également de mon côté visité une vingtaine ».
Selon Agnès Firmin Le Bodo, après avoir identifié les points qui ralentissent le développement de ces organisations (lourdeur administrative notamment, ndlr), tout l'enjeu sera de « faire comprendre aux médecins l'intérêt d'intégrer une CPTS dans leur exercice ».
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