Attention, avis de recherche, on a perdu le plan hôpital. Annoncée par le Premier ministre en février dernier à l'hôpital Simone-Veil (Eaubonne), la réforme était appelée à faire date. Emmanuel Macron partageait le même diagnostic. Et pronostiquait une réforme aussi importante que les ordonnances Debré en 1958. Las, le prototype d'un nouvel hôpital n'est pas au rendez-vous de cette rentrée. La réforme du financement est renvoyée à l'horizon 2020. Les annonces sur la rénovation des CHU sont programmées en décembre. Les hôpitaux de proximité sont en revanche la pierre angulaire de la réforme pour le versant hospitalier. Dès 2020, 500 à 600 d'entre eux seront ainsi labellisés. Ils assureront la prise en charge d'une médecine polyvalente, des soins aux personnes âgées, soins de suite et réadaptation, consultations de spécialités, consultations non programmées. Ils disposeront par ailleurs d'un plateau technique de biologie et d'imagerie et d'équipements en télémédecine. En l'absence de mesure emblématique comme la création d'asssitants médicaux pour la médecine libérale et pour ne pas désespérer les attentes, deux pathologies chroniques, le diabète et l'insuffisance rénale chronique bénéficieront d'un financement au forfait dès 2019. Les dotations pour financer la qualité des soins hospitaliers seront boostées. L'enveloppe au lieu de 60 millions d'euros aujourd'hui grimpe à 300 millions. Pour être plus lisible, le dispositif inclut une réduction du nombre d'indicateurs, 7 à 10 demain contre 35 aujourd'hui.
Surtout, la construction du nouveau paysage hospitalier devrait se construire à bas bruit avec les décisions qui fâchent, à savoir les fermetures de service et leur reconversion dans l'accueil des personnes âgées. En 2020 seront revues les autorisations d'activité pour les services d'urgence, les maternités, les services de réanimation, l'imagerie et la chirurgie. Les autres activités seront concernées en 2022. Loin d'être supprimés, les GHT intallés par la réforme Touraine, sont appelés à être érigés comme le socle de toute l'organisation à venir. Ils auront en charge la gestion des ressources humaines médicales. Outre l'ouverture aux cliniques privées pour les activité non concurentielles; un droit d'option sera créé pour les GHT qui souhaitent aller au-delà de la réglementation actuelle. Ils disposeront de toute latitude pour « expérimenter de nouveaux modes de gouvernance, mutualiser de nouvelles compétences ou simplfier la procédure de fusion des établissements au sein des GHT ». D'autres mesures techniques jouiront d'un coup de pouce comme l'augmentation des postes de gestionnaires de lit et des équipes mobiles gériatriques sur les territoires. Enfin, les services d'urgence seront incités à réorientés les patients vers la médecine de ville grâce au versement d'un forfait de coordination. Enfin, le renforcement de l'attractivité à l'hôpital, dossier amorcé lors du précédent quiquennat n'est pas oublié. Puisque le numerus clausus et les ECN sont supprimés, le concours PH est à son tour abandonné afin de faciliter l'entrée dans la carrière. Les patrons, premiers de cordée des services, dès 2019, verront leur indeminité revalorisée. De plus, les chefs de pôle et de service seront impérativement formés au management.
Les praticiens hospitaliers se satisferont-ils de ces mesures? En attendant, l'ensemble de ces mesures est financé par une progression de l'Ondam exceptionnelle de 2, 3% à 2, 5%. Le maintient de ce taux pour les prochaines années n'est pas à ce jour acquis.
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