C'est un constat déjà bien connu. Le secteur de la santé est responsable d'une part importante des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'échelle mondiale.
Au Mexique, le système de santé représente 3 % des émissions nationales d'équivalent carbone. Aux États-Unis, ce chiffre s'élève, lui, à 10 %, souligne l'Irdes dans un rapport publié début avril.
Création d'un comité stratégique sur la transition écologique en santé
En France, le constat n'est guère plus positif puisque les GES liés au secteur de la santé sont estimés « à environ 8 % des émissions nationales (entre 39 et 61 mégatonnes d’équivalents CO2 (MtCO2e)) » rappelle l'institut de recherche.
Et si « les interventions visant à réduire l’impact des soins sur l’environnement se multiplient (architecture hospitalière, télémédecine, mesures visant à économiser l’eau, etc.) », il n'existait, jusqu'à maintenant, aucune « organisation globale spécifique ayant pour mission de développer une stratégie globale » à l'échelle du pays.
« Toutefois, un comité stratégique sur la transition écologique en santé vient d’être créé au ministère de la Santé en mars 2023, renseigne l'Irdes dans son rapport. Les expériences étrangères montrent l’importance de disposer d’une instance dédiée, qui s’attache à mesurer l’ampleur du problème dans différents secteurs, ainsi qu’à conceptualiser et à suivre les changements à mettre en œuvre », souligne-t-elle encore.
Des actions pour améliorer la soutenabilité environnementale du système de santé
Dans son rapport, l'Irdes identifie plusieurs mesures « vertes susceptibles de réduire efficacement l’empreinte écologique des soins de santé dans plusieurs domaines ».
Celles-ci resteront toutefois « insuffisantes tant qu’elles ne seront pas accompagnées de stratégies de soutenabilité pour transformer l’offre et la consommation de soins ».
Pour tendre vers un système de santé plus durable, l'institut de recherche identifie divers types de mesures « à mettre en œuvre simultanément afin de réduire les sources directes et indirectes de pollution dans le secteur de la santé ».
En premier lieu, il est essentiel pour l'Irdes « d’encourager auprès des fournisseurs de soins les innovations techniques et organisationnelles visant à réduire l’utilisation des ressources, et de soutenir la diffusion d’« actions vertes » efficaces, telles que la réduction et le recyclage des déchets, le retraitement, le passage à des anesthésiques moins polluants et à des sources d’énergie propres… ».
« La réduction du gaspillage dans l'offre et l'utilisation des soins implique des interventions systémiques pour atténuer les besoins en matière de santé, garantir la pertinence des soins et favoriser leur efficience », estime par ailleurs l'Irdes.
Former les professionnels de santé aux nouvelles technologies
La prévention primaire « qui repose notamment sur le changement des attitudes individuelles et sociales pour soutenir une consommation de soins plus durable » est par ailleurs une des mesures plébiscitées par l'institut pour réduire les besoins et les demandes de services de santé.
Dans son rapport, l'Irdes préconise aussi de réinventer la question de l'offre de soins. Cela passerait par exemple par une meilleure définition des parcours de soins des patients afin que ceux-ci soient plus « pertinents », selon les « contextes et le profil des patients ».
La formation des professionnels de santé à de nouvelles technologies et aux consultations à distance figure aussi parmi les pistes présentées.
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