Comme attendu, l’état d’urgence sanitaire a été prolongé jusqu’au 1er juin. Par un ultime vote de l'Assemblée mardi, le Parlement a donné son feu vert à sa prolongation, malgré l'opposition de la droite comme de la gauche. Le projet de loi de prorogation a été validé par 278 votes pour, 193 contre et 13 abstentions.
La reconduction de l’état d’urgence sanitaire signifie que les médecins devraient pouvoir continuer à effectuer des téléconsultations par téléphone — dans certaines conditions — et à coter VG + MU + MD (57,60 euros) pour les 3 premiers patients à qui ils rendront visite dans un Ehpad jusqu’à l’été, ces mesures dérogatoires étant liées à ce régime d'exception.
La « banalisation » du régime dénoncée
Quasiment tous les députés hors majorité ont voté contre. Les parlementaires relayent la lassitude de la population et le ras-le-bol des restaurateurs, stations de ski ou encore des étudiants, voire les menaces de désobéissance. Au-delà, droite comme gauche dénoncent une « banalisation » de ce régime particulier. Le gouvernement « ne doit pas nous entraîner dans des tunnels où le Parlement ne peut se réunir et évaluer l'action publique », fait valoir le député LR Philippe Gosselin. Le Sénat dominé par la droite avait donné son accord, en première lecture, pour une prorogation jusqu'au 3 mai… et prévu un vote du Parlement au bout d'un mois en cas de reconfinement, en vain.
Une mesure « cohérente » selon Véran
S’il assure comprendre la « lassitude » des Français, le ministre de la Santé Olivier Véran juge l'échéance du 1er juin « cohérente au regard de la dynamique de l'épidémie », le temps que « la campagne de vaccination produise pleinement ses effets ».
Le ministre martèle aussi que seules les « mesures nécessaires et proportionnées à la catastrophe sanitaire » sont prises. Et le rapporteur Jean-Pierre Pont (LREM) de juger que ceux votant contre la prolongation « s'opposent à la lutte contre ce virus et à la protection de la population contre ce virus ». Un « chantage à la responsabilité » épinglé à gauche comme à droite. « Si nous discutons, on nous accuse d'être des démagogues ou des traîtres sanitaires à la Nation », dénonce Jean-Christophe Lagarde (UDI).
(Avec AFP)
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