• 1 000 CPTS et 4 000 assistants d'ici à 2022 pour améliorer l'accès aux soins
La réorganisation des soins de ville est le volet le plus dense de la réforme. Le gouvernement souhaite créer 1 000 Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) à l’horizon 2022. Ces dernières ont vocation à devenir un élément central de l’organisation des soins de ville dans les territoires. Les CPTS assureront des missions de prévention, l'accès à un médecin traitant, la prise en charge de soins non programmés de 8 heures à 20 heures – Emmanuel Macron a confié qu'il aurait aimé que des médecins libéraux organisés puissent recevoir des patients en urgence jusqu'à 22H00…
Pour financer et faire décoller ces structures issues de la loi Touraine – seules 200 ont été créées et le dispositif est encore balbutiant aujourd’hui – le gouvernement compte sur un accord conventionnel de type ACI, calqué sur celui des maisons de santé. « Nous allons aider sur 10 ans toutes les CPTS qui se créeront dans les 18 mois à venir », a annoncé Emmanuel Macron.
Pour épauler les généralistes et spécialistes et leur libérer du temps médical, 4 000 postes d’assistants médicaux verront le jour d’ici à 2022. les premiers seront recrutés dès 2019 dans les zones sous-denses. Le Président n’a pas exclu d’en former plus si besoin. Là encore, les conditions de financement, de formation, de responsabilité de ces assistants seront déterminées par accord conventionnel avec l’Assurance maladie. Les assistants auront pour mission d'accueillir les patients, de recueillir des données et des constantes, de vérifier si les vaccins et les dépistages sont à jour, ou de vérifier la tenue du dossier médical.
• Les généralistes invités à un exercice mixte dans les hôpitaux de proximité
Le ministère de la Santé va revoir la carte hospitalière. Les CHU resteront les établissements de référence pour les prises en charge ultra-spécialisées mais entre 500 et 600 hôpitaux de proximité seront "labellisés", qui assureront des missions de médecine polyvalente, gériatrie, soins de suite et de réadaptation. Des consultations avancées de spécialités médicales et chirurgicales pourront y être réalisées avec le support des établissements voisins de même que des actes de télémédecine.
Ces hôpitaux de proximité doivent contribuer à un meilleur accès aux soins dans les territoires en permettant aux patients de rester près de leur domicile et de leurs proches.
Dans ce cadre, le ministère souhaite lever la frontière entre la ville et l'hôpital et que les médecins de ville puissent avoir une activité dans ces hôpitaux de proximité. Le gouvernement veut faciliter l'exercice mixte, plébiscité par la jeune génération.
Par ailleurs, 400 postes de médecins généralistes salariés seront créés dans des centres hospitaliers de proximité ou des centres de santé implantés dans les déserts médicaux « pour permettre aux patients d’accéder à une consultation généraliste ».
• Un carnet de santé numérique pour tous les Français en 2022
500 millions d’euros seront alloués à la transformation numérique du système de santé. Celle-ci commencera dès novembre 2018, avec le déploiement du dossier médical partagé (DMP) à l’échelle nationale.
D’ici à 2022, chaque Français disposera d’un espace numérique personnel de santé, sauf refus explicite de sa part. La création de cet espace permettra à l’usager d’identifier l’offre de soins aux alentours et de prendre rendez-vous directement en ligne. La généralisation des rendez-vous sur Internet doit permettre aux médecins de dégager du temps médical, grâce à une meilleure gestion des consultations.
Ce carnet de santé numérique centralisera toutes les données de santé d’un patient. Lequel aura ainsi accès à toutes ses prescriptions dématérialisées, compte-rendu d’hospitalisation, résultats d’examen ou documents déposés dans son DMP.
• Des référentiels pour améliorer la qualité de la prise en charge
Le gouvernement veut réduire les actes « inutiles », et limiter la tarification à l’activité (T2A) à l'hôpital. Dès 2019, de nouveaux financements seront mis en œuvre pour des maladies chroniques comme le diabète et l’insuffisance rénale, obligeant hôpitaux et professionnels de santé libéraux à se coordonner et à partager une rémunération forfaitaire. Des référentiels seront établis d'ici à la fin de l'année sur l'ostéoporose et l'insuffisance cardiaque et des indicateurs de qualité seront définis afin de juger le parcours de soins dans 10 pathologies chroniques présentant le plus d'enjeux en santé publique (non listées). La satisfaction du patient sera également prise en compte pour évaluer la qualité des soins.
• Big bang sur les études : la fin du numerus clausus et des ECN
Terminé le fameux concours de première année de médecine. Dès 2020, le numerus clausus va disparaître. Les critères d’évaluation actuels, basés sur les QCM, jugés trop théoriques et scolaires vont être revus. L’objectif est également de créer davantage de passerelles entrantes et sortantes aux études de médecine, aujourd’hui trop cloisonnantes. Des étudiants en licence pourront par exemple rejoindre le cursus de médecine en deuxième, troisième ou quatrième année. Une concertation sera menée entre Agnès Buzyn, Frédérique Vidal et les étudiants afin d’accoucher d’une loi en 2020.
Exit aussi le concours de fin de 6e année. Les épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) qui étaient un préalable au choix de la spécialité d’internat, seront supprimées à partir de 2019 pour les étudiants qui rentreront en deuxième cycle. À la place, un examen sera instauré en fin de 5e année pour lequel les candidats devront obtenir au moins la moyenne. Le nombre de postes d’internat sera déterminé selon les besoins et capacité de formation et les spécialités attribuées selon une évaluation qui portera aussi sur les compétences cliniques et le projet professionnel des étudiants.
La prévention occupera une place de choix dans la formation des futurs médecins, notamment au travers du service sanitaire obligatoire pour tous. Chaque interne en médecine générale devra désormais réaliser un stage dans le domaine de la santé mentale.
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