La mission flash sur les soins non programmés présidée par le Dr François Braun a remis jeudi ses 41 propositions à la Première ministre Elisabeth Borne. Ce rapport est censé « faciliter la gestion de la période estivale à haut risque », a commenté la Première ministre. Il préconise de réguler les admissions soit avec un triage paramédical à l'entrée des urgences, soit par une régulation médicale préalable systématique par le standard téléphonique du Samu. Une campagne d'information intitulée "Avant de vous déplacer, appelez" est préconisée par les rapporteurs. Alors qu' « à ce jour, peut-on lire, 10 % des postes d’assistance de régulation médicale (ARM) sont vacants sur 52 Samu-Centre 15, ce qui représenterait 250 à 300 ETP d’ARM au niveau national », souligne le rapport. Une mise à niveau des effectifs d'ARM est d'ailleurs souhaitée afin d'absorber la hausse qui va arriver des appels au 15 et surtout de reporter la date butoir de leur certification à décembre 2025 au lieu de 2023. Autre mesure qui fait polémique, la limitation par endroits de l'accès aux seules urgences vitales, en particulier la nuit. Cette susp«ension d'activités doit permettre de mutualiser les moyens de plusieurs services sur un seul site. Concernant les efforts budgétaires, ils sont réclamés pour mieux payer les médecins libéraux à la régulation (100 euros brut de l'heure défiscalisés) et en consultation (avec majoration de 15 euros par acte demandée par le Samu). Quant aux personnels hospitaliers, il est demandé pour eux une multiplication par deux du tarif du travail de nuit et des ponts du 14 juillet et du 15 août ainsi qu'une prime pour les équipes des urgences psychiatriques, pédiatriques et gynécologique.
Les réactions ne se sont pas fait attendre.
L'un des opposants au service d'accès aux soins, Patrick Pelloux, président de l'Amuf, a réagi sur France Inter : « La fermeture des services d'urgence la nuit correspond à de la limitation de l'accès aux soins. C'est une première, on revient sur l'accueil de tous les patients H24. Il s'agit d'une faillite du service public hospitalier. Ce rapport contribue à casser l'hôpital public qui va être remplacé par un grand standard où les gens ne verront plus de médecins, mais des soignants qui auront des délégations de tâches. Cela va conduire à encore plus d'exclusion, d'inégalités et à une baisse radicale de la qualité des soins. »
Selon SOS Médecins, qui a pris acte de ce rapport, « le Dr François Braun réussit l’exploit de parler de soins non programmés et de la médecine d’urgence sans mentionner SOS Médecins ni la visite médicale à domicile ».
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