Depuis le 11 mars dernier, en Italie, les enfants non vaccinés ne sont plus admis en crèche ni en maternelle. En revanche, dans le primaire et le premier cycle (de 11 à 16 ans selon le système italien), les adolescents non vaccinés ont accès au circuit scolaire mais les parents doivent payer une amende de 100 à 500 €.
Malgré les déclarations du gouvernement de coalition Mouvement 5 étoiles [M5S]-Ligue qui avait promis de démonter la vaccination obligatoire en prenant les commandes du paquebot Italie en juin dernier, le dispositif ciblant dix maladies et introduit par l’exécutif précédent en mai 2017 est donc toujours en vigueur.
La vaccination obligatoire (jusqu’à l’âge de 16 ans) concerne la polio, la diphtérie, le tétanos, l’hépatite, la rougeole, les oreillons, la rubéole, la varicelle, la coqueluche et l’hæmophilus influenzae B. Le caractère obligatoire des vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle sera sujet à révision tous les trois ans, selon les données épidémiologiques et les couvertures vaccinales obtenues.
Obligation vaccinale flexible
Toutefois, un dispositif sur « l’obligation vaccinale flexible », c'est-à-dire la prophylaxie obligatoire applicable seulement dans un contexte « d’urgence sanitaire ou de remise en question de l’immunité grégaire », est actuellement à l’étude du parlement. Selon plusieurs sources, il pourrait être adopté d’ici la fin du mois d’avril. C’est du moins ce que souhaitent les mouvements NO-VAX [anti-vaccination] purs et durs qui représentaient 8,1 % de la population lors de l’introduction du dispositif en 2017, soit près de 4,5 millions de familles italiennes. Selon une deuxième étude prenant toujours en compte l’année 2017, les détracteurs de la prophylaxie obligatoire représenteraient 28 % de la population mais seulement une famille sur trois refuse de faire vacciner ses enfants.
Malgré les tergiversations anti-vaccination du gouvernement actuel, le premier bilan partiel présenté en ce milieu de semaine par le ministère de la Santé et basé sur les chiffres 2018, est jugé satisfaisant. Selon les experts de la Santé publique, le dispositif a permis de rehausser le niveau de la couverture au niveau national. Pour sa part, la Société italienne de l’Hygiène (Simit) estime que la couverture vaccinale a atteint 95 % dans treize régions en ce qui concerne la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, l'hépatite B et la grippe de type B. Ce seuil permet de garantir l'immunité de groupe, selon l'OMS.
En revanche, les chiffres sont mauvais dans les forteresses des NO-VAX : Bolzano (Trentin) où la couverture vaccinale est de 89,6 % et aussi en Vénétie, Frioul et Sicile où il oscille entre 93 et 92 %. Au chapitre rubéole, oreillons et rougeole, le seuil permettant de garantir l’immunité de groupe est dépassé dans six régions dont le Piémont et le Latium.
163 cas de rougeole en janvier 2019
Au 30 juin 2018, la moyenne nationale de la couverture vaccinale contre la rougeole était estimée à 94,1 % contre 91,8 % six mois auparavant. « Il faut rester vigilent, les résultats sont encore insuffisants et le risque d’épidémie de rougeole perdure, même si la situation s’est améliorée. En 2018, 2 427 cas et huit décès ont été enregistrés contre 4 885 cas et 4 décès en 2017 et en janvier 2019, seulement 163 cas », note le Pr. Massimo Galli, président de Simit. L’institut qualifie toutefois la tendance de « positive » en ce qui concerne les quatre vaccinations recommandées contre le pneumocoque, le rotavirus et les méningocoques de type B et C, le seuil de protection ayant respectivement augmenté de un à cinq points.
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