Ce sont des résultats qui vont plutôt à l'encontre du discours habituel. D'après une enquête* de la MACSF menée entre le 19 avril et le 1er mai, 65 % des médecins se déclarent favorables à un élargissement des compétences des infirmiers.
L'enquête révèle aussi qu'ils sont 67 % à être en faveur d'une plus large délégation de tâches aux infirmiers. De leurs côtés, les infirmiers se déclarent largement favorables (79 %) à ce que les médecins leur délèguent davantage de tâches médicales.
Vers une meilleure reconnaissance du métier d'infirmier
« En toute logique, 61 % des médecins sont aussi favorables à ce que les infirmières interviennent davantage dans les déserts médicaux sur des actes médicaux simples », indique par ailleurs la MACSF dans un communiqué.
La mutuelle des soignants renseigne aussi que 63 % des médecins pensent « que les infirmiers interviendront dans 10 ans plus souvent qu’aujourd’hui, pour effectuer des actes médicaux simples dans les zones frappées par la désertification médicale ».
En dépit de ces perspectives d'évolution, les infirmiers estiment que l'augmentation de leurs responsabilités n'ira pas forcément de pair avec une reconnaissance de leur métier. Seulement 22 % des infirmiers estiment que leur « travail sera mieux reconnu dans dix ans ».
Les médecins sont, eux, plus optimistes pour leurs collègues et sont une majorité (55 %) à estimer que la situation évoluera, dans 10 ans, vers une meilleure reconnaissance du métier d'infirmier.
Sur le plan de la valorisation, le constat est similaire « puisque 59 % des médecins estiment que le travail infirmier sera davantage valorisé dans dix ans alors que seulement 21 % des infirmières le croient ».
Prescription de médicaments, renouvellement d'ordonnance… les points de divergence
Si médecins et infirmiers s'accordent globalement sur le fait de coopérer à l'avenir, des points de crispation subsistent.
« La prescription de médicaments, d’examens complémentaires et le renouvellement d’ordonnance restent des sujets très sensibles comme l’ont montré les débats autour de la loi Rist. Sur ces sujets, les médecins ont des avis défavorables qui tranchent », souligne ainsi la MACSF.
S'agissant de la prescription de médicaments, les praticiens sont contre à 76 % tandis que les infirmiers sont à une mince majorité (51 %) favorables à cette évolution, tout comme les étudiants (54 %).
Le renouvellement d'ordonnance par les infirmiers est également loin de faire l'unanimité auprès des médecins qui s'y déclarent défavorables à 64 % alors que les infirmiers sont pour à 71 %.
« L’opposition entre les opinions est également très nette sur la possibilité pour les infirmières de prescrire des examens complémentaires », souligne la MACSF. Sur ce point, les médecins sont contre à 58 % « alors que les autres catégories interrogées y sont toutes très favorables : les infirmiers à 74 %, les étudiants à 76 %, et les cadres de santé et directeurs de soins à 80 % ».
« Au vu de la tendance de l’évolution législative, les médecins se montrent néanmoins réalistes. Ils estiment en majorité que d’ici dix ans, les infirmières pourront prescrire des examens complémentaires et renouveler des ordonnances », renseigne la mutuelle.
* Cette enquête a été menée en ligne auprès de 1 149 sociétaires de la MACSF (209 étudiants ou internes, 315 médecins, 584 infirmiers, 41 cadres de santé ou directeurs de soins).
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier