Se coordonner, en utilisant le numérique, pour faciliter l’accès aux soins. C’est le projet de l’URPS médecins libéraux Grand Est, qui met en place depuis novembre 2018 un dispositif « un médecin 116 117 » dans le Bas-Rhin, du lundi au vendredi, de 8 heures à 20 heures. Il est le fruit d'une convention entre l'association de permanence de soins ADPS67 et le CHU de Strasbourg, soutenue par l'ARS Grand Est. Il permet au patient cherchant une prise en charge pour des soins non programmés de trouver rapidement un médecin proche de chez lui, pour une consultation ou une visite. Bref, un complément à la régulation de la permanence des soins ambulatoires (PDSA).
Concrètement, au téléphone avec un patient, le médecin régulateur libéral identifie une demande de soin non programmé, envoie une notification à tous les praticiens du secteur inscrits sur l’application – si le médecin traitant n’est pas disponible – et ces derniers acceptent ou refusent la prise en charge, fixant eux-mêmes l’heure du rendez-vous. Le tout, grâce à l’application « Entr’Actes », à laquelle tous les médecins libéraux du Bas-Rhin peuvent participer. Ce dispositif, répondant aux préconisations du rapport Braun, a été éligible à la majoration SNP de 15 euros.
Deux tiers des dossiers de SNP conduisent à un conseil
Cette régulation libérale traite « plus de 1 000 dossiers de soins non programmés par mois - soit entre 60 et 120 par jour », indique au Généraliste le Dr Florent Herzog, missionné par l’URPS ML Grand Est. « Les deux tiers des dossiers conduisent à un conseil médical, le tiers restant comprend majoritairement des demandes de visites à domicile, ou des consultations en cabinet médical, voire de transports vers un service hospitalier pour une minorité. »
Sur les 1 200 généralistes que compte le département du Bas-Rhin, 254 sont inscrits sur l'application. « Il est à noter cependant qu'à l'heure actuelle plus de 90 % des effections sont assurées par SOS Médecins », précise le Dr Herzog. « L’enseignement principal, c’est la pertinence de cette régulation, qui apporte une réponse aux patients », se réjouit-il.
Bientôt un SAS ?
Et, nouveauté de ce mois de septembre : l’URPS Grand Est et l’Assurance maladie proposent désormais d’ouvrir le dispositif aux transporteurs sanitaires (mais aussi aux taxis), en conservant le même principe. Le médecin ou régulateur qui veut organiser un transport sanitaire lance un appel sur l’application et le professionnel pouvant assurer le transport clique sur l’offre et prend connaissance des indications précises – adresses, identité – lui permettant de récupérer le patient et communiquer l’heure à laquelle il peut assurer la prise en charge. « La question c’est : pourquoi n’avait-ce pas été fait avant ? La réponse est simple : le financeur ne voulait pas payer ! Nous sommes persuadés que c’est une corde supplémentaire et pertinente pour les patients », défend le Dr Herzog.
Le médecin généraliste confie que ce dispositif coche déjà des cases pour devenir un Service d’accès aux soins (SAS). Il n’avait pas été retenu à l’époque pour être un site pilote, mais une nouvelle demande sera formulée, en bonne intelligence avec l’ARS Grand Est, de manière à conserver cette application, qui fonctionne bien, selon le Dr Herzog.
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