À chaque mobilisation des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) reviennent le même constat et les mêmes mots : « rien ne change », « aucune avancée », « nous nous sentons méprisés » Le 9 octobre 2024, malgré une pluie ininterrompue, quelques dizaines de médecins se sont une nouvelle fois rassemblées à proximité du ministère de la Santé afin de demander la « régularisation » de leur situation.
Parmi eux, le Dr Azouaou Ait Hamou, médecin psychiatre, praticien attaché à l’hôpital Simone Veil d’Eaubonne (Val-d’Oise). Arrivé en France en 2020 « en plein Covid », il regrette que son statut, comme celui de nombreux collègues qui exercent sur le territoire national depuis plusieurs années, ne soit « pas clarifié ». « Nous n’avons pas pu bénéficier du dispositif Stock, or la réactivation du concours n’est pas acceptable. Le nombre de places est limité. Même avec d’excellentes notes, nous ne sommes pas assurés de pouvoir continuer à exercer, explique-t-il. Nous demandons que notre parcours professionnel soit pris en considération. Nous étions en première ligne pendant la crise sanitaire et cela fait des années que nous travaillons sans compter nos heures. D’ailleurs, nous avons le soutien de nos chefs de service et d’établissement. »
Réalité du terrain
À quelques jours des épreuves de vérification des connaissances (EVC) , qui se dérouleront le 18 octobre 2024, le Dr Abdelhalim Bensaïdi, médecin praticien attaché en diabétologie à Nanterre (Hauts-de-Seine) et vice-président de l'association Ipadecc (Intégration des praticiens à diplôme étranger engagés contre la crise), martèle que « le concours, dont la refonte est de surcroît programmée pour 2025, n’est pas adapté à notre exercice. Nous travaillons souvent plus de 80 heures par semaine. Aucun professionnel n’a le temps de se préparer ». Médecin d'origine algérienne arrivé en France en décembre 2019, quelques mois avant le Covid, le Dr Bensaïdi demande au titre de l’Ipadecc « la régularisation des médecins à diplôme étranger présents sur le territoire national et ayant fait leurs preuves ».
Reçus par Romain Bégué, conseiller au cabinet de la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, en présence notamment de Marie Daudé, directrice générale de l’offre de soins, les représentants de l’Ipadecc ont plaidé leur cause et mis en lumière « les services rendus à la nation et à l’hôpital public ». « Le rendez-vous s’est bien passé. Nos interlocuteurs se sont montrés à l’écoute et ils devraient prochainement faire des propositions sachant qu’une nouvelle loi sera nécessaire pour régulariser nos situations », a exprimé le Dr Bensaïdi au terme de l’entretien.
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