Communication pour ancrer « un nouveau réflexe hivernal » - à savoir la double vaccination grippe-Covid -, renouvellement de la campagne contre les papillomavirus (HPV) au collège depuis la rentrée, stratégie d’immunisation des enfants contre le virus respiratoire syncytial (VRS), élargissement des professionnels de santé autorisés à administrer certains vaccins… La France mise sur la vaccination pour muscler son arsenal préventif. L’Académie de médecine qui en a fait sa grande cause 2024 appelait cette semaine à « la réévaluation et la modernisation » urgentes des stratégies vaccinales contre les infections respiratoires.
Une couverture vaccinale en progression chez les enfants et des freins chez les adultes
Le pays entretient un rapport ambigu à la vaccination. Le bilan de la couverture vaccinale en 2023, publié par Santé publique France (SPF) au printemps, illustre les contradictions sur le sujet : une progression chez les enfants et des freins chez les adultes, notamment chez les personnes les plus à risque. Ainsi, la vaccination contre les infections à HPV au collège s’est accompagnée d’une mobilisation en ville, la grande majorité des injections y ayant été effectuées, avec au total une augmentation de plus de 15 points chez les filles et les garçons pendant la durée de la campagne, reconduite cette année. SPF a enregistré également « une forte progression de la couverture vaccinale » contre les infections à méningocoque B chez les nourrissons et C chez les adolescents. Mais du côté des adultes, l’agence déplore une couverture vaccinale insuffisante chez les personnes vulnérables, avec un repli par rapport à la saison précédente. Pour la vaccination antigrippale par exemple, une baisse de près de 9 % est ainsi observée chez les personnes à risque de forme sévère entre les saisons 2020-2021 et 2022-2023, pour atteindre 47 %.
Selon le baromètre de SPF, plus de huit personnes sur dix se disent favorables à la vaccination, un chiffre stable par rapport aux années antérieures. La vaccination Covid concentre le plus de réticences avec 29 % de personnes se déclarant défavorables. Une récente étude publiée dans Nature Medicine pointe également que moins de la moitié des répondants en France seraient prêts à se faire vacciner en cas de nouvelle pandémie, la moyenne pour les 23 pays étudiés s’élevant à 67 %. Un tableau illustrant la lassitude face à la vaccination, comme l’a déploré début octobre l’Académie de médecine lors d’une séance consacrée à l’approche sociétale et médicoéconomique des vaccinations. L’occasion de revenir sur la défiance liée à la désinformation, aux controverses pseudoscientifiques, aux scandales sanitaires… mais aussi de souligner l’impact des inégalités de santé et d’ébaucher des pistes pour « construire la confiance ».
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