Le Quotidien du Médecin du 26 janvier a fait sa une sur « Comment l'hôpital passe au vert » . Si l'on ne peut qu'approuver la prise en compte des soucis écologiques dans tous les domaines, y compris, donc, celui de la santé, on peut aussi s'étonner, le mot est faible, de la teneur un peu “écolo-politique" du long article consacré au sujet. On note comme souvent dans ce domaine un mode d'expression complexe, pas toujours compréhensible, et un peu incongru dans un journal médical. On découvre finalement que les soins doivent être adaptés aux nécessités, que les examens complémentaires inutiles sont à supprimer, que les médicaments doivent être prescrits à juste mesure, sans excès. Tout cela est certain, pas nouveau, et n'a pas grand-chose à voir avec l'écologie, mais rappelle seulement une bonne pratique médicale.
On remarque aussi, que pour aboutir à ces évidences, on a, dans des CHU, créé des comités, recruté des spécialistes, organisé des réunions multiples pour discuter du pilotage, des “achats durables”, et même de la baisse de consommation de viande rouge ! On a créé un secrétariat général – pas moins ! - chargé de « l'animation de notre projet de responsabilité populationnelle et environnementale » (sic), avec « mise en œuvre de management participatif ». Comprenne qui pourra…
Bref, entre autres, 150 postes de conseillers en transition écologique et énergétique ont été créés… Peut-être, des postes d'infirmières ou d'aides soignants eussent-ils été plus utiles dans l'immédiat ! ? On se tranquillise, il est vrai, quand on apprend que l'EHESP (École des hautes études en santé publique) a décidé d'intégrer dans les programmes des promotions à venir, « les sujets de la transition écologique, l'égalité professionnelle (?), la lutte contre les discriminations » étant précisé que cela serait abordé de « manière transversale ». Donc, on est rassuré !
Mais, quand même, que de verbiage, de langage convenu, censé être dans le vent ou l'air du temps, mais que le commun des mortels ne comprend pas !
Pourtant, la triste évolution de notre médecine, qui, en dehors de superbes progrès techniques, décline petit à petit, nécessiterait, en premier lieu, un langage simple et de bon sens, à l'abri de ces élucubrations stériles ! Mais, pourquoi faire simple et utile quand on peut faire compliqué et improductif ? Alors, allez les Verts !, mais… Doucement !
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