Les Assises de la pédiatrie se sont finalement tenues le 24 mai dernier, dix-huit mois après leur lancement. Un « moment important et très attendu », s’est félicitée la Pr Christèle Gras-Le Guen, co-présidente du comité d’orientation, dans une interview au Quotidien. Et la présentation de la feuille de route 2024-2030 au Conseil économique, social et environnemental (Cese) a été l’occasion pour le gouvernement d’annoncer un train de mesures avec une enveloppe d’environ 300 millions d’euros d’ici à 2030. Cela suffira-t-il pour répondre aux maux profonds que rencontre le secteur ?
Un train de mesures accompagnées d’une enveloppe d’environ 300 millions d’euros d’ici 2030
Frédéric Valletoux a défendu une feuille de route « ambitieuse » autour de quatre axes : prévention, amélioration de la prise en charge sanitaire, préservation de la santé mentale et développement de la recherche et de l’innovation. Moyens pour la formation de pédiatres en plus grand nombre, mise en place d’un registre des naissances et des décès, généralisation des Unités d’accueil pédiatrique des enfants en danger (Uaped), généralisation du nirsévimab pour la prévention de la bronchiolite, systématisation des 20 examens obligatoires de l’enfant sont quelques-unes des avancées soulignées par la Pr Gras-Le Guen.
Pourtant, les professionnels restent sur leur faim. Près de 80 mesures ont été annoncées quand le rapport en proposait 400… « Nous prenons ce qui est bon à prendre, mais la communauté pédiatrique reste dubitative », observe le Dr Jérémy Do Cao, président du Syndicat des pédiatres en établissement hospitalier (SNPEH). La coprésidente du comité d’orientation estime que « plusieurs points nécessitent de se remettre au travail ». Et parmi eux, un axe et pas des moindres : la santé mentale. « Les besoins des enfants et des adolescents n’ont jamais été aussi importants, et les moyens n’ont jamais été aussi faibles », déplore la Pr Gras-Le Guen. « Les assises restent dans le “syndrome de la rustine” », tacle, dans un entretien au Quotidien, le Pr Bruno Falissard, président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA). Avant d’appeler à « repenser en profondeur la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ». Avec une feuille de route pour les six prochaines années, les assises ressemblent finalement à un premier pas pour la santé des enfants et des adolescents.
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