ANNE TERESA DE KEERSMAEKER et sa compagnie Rosas, basée au théâtre de La Monnaie, à Bruxelles, est une des chorégraphes majeures du paysage de la danse contemporaine, invitée dans tous les festivals et régulière du théâtre de la Ville où « Rain » fur présenté peu après sa création bruxelloise. Sa préoccupation de correspondance entre musique et danse est un des moteurs de son travail. Avec « Rain », elle n’est peut-être jamais allée aussi loin, avec une chorégraphie où dominent une danse jubilatoire et un sens du mouvement et du trait qui collent comme un gant à l’univers répétitif de la musique de Reich, précisément sa « Music for 18 musicians », pour ensemble avec voix, de 1976.
Élève de Béjart, Anne Teresa de Keersmaeker a toujours été une adepte du mouvement et de la forme dépouillée. Avec ses dix danseurs, « Rain » fait figure d’épure. Deux distributions de jeunes danseurs du Ballet de l’Opéra se sont approprié ce style avec une acuité qui force l’admiration. Les costumes pastels et inventifs de Dries Van Noten sont un grand atout de cette réussite.
Le luxe absolu de ce spectacle de 70 minutes est d’avoir dans la fosse les 18 musiciens les plus experts pour interpréter cette musique aujourd’hui : l’ensemble Ictus et les Synergy Vocals. Dirigés par Georges-Élie Octors, ils ont donné de cette pièce, qui est déjà un classique de la musique new yorkaise, une interprétation ébouriffante d’énergie de pulsation rythmique et de vitalité. Une très belle idée que cette entrée au répertoire.
Opéra de Paris-Palais Garnier (tél. 0892.89.90.90 et www.operadeparis.fr), dernière représentation le 7 juin à 19 h 30. Prochaine création mondiale : « l’Anatomie de la sensation - Pour Francis Bacon », de Wayne Mc Gregor, à l’Opéra-Bastille, du 29 juin au 15 juillet (matinée gratuite le 14 juillet).
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