« Novecento », d’Alessandro Baricco

Une version très dansante

Publié le 01/12/2014
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Théâtre

« Novecento » est un texte magnifique. Lorsqu’il a été traduit en français, en 1997, par Françoise Brun, trois ans après sa publication en Italie, il a tout de suite enflammé les lecteurs, comme cela avait été le cas lorsqu’Alessandro Baricco l’avait composé.

Novecento est devenu une légende. Tout le monde a été touché par l’histoire de cet enfant né en 1900 sur un paquebot en partance pour le Nouveau Monde et abandonné par ses parents pauvres sur le piano du salon de première classe. Un enfant qui ne quittera plus jamais le bord et apprendra seul la musique, devenant un pianiste de génie.

Un ami de Novecento raconte son histoire. Lui, il était trompettiste. Ce texte a souvent passionné les gens de théâtre, puisque l’écrivain italien né en 1958, musicologue, l’a composé pour un ami comédien, Eugenio Allegri. André Dussollier en rêvait depuis sa première lecture. Il est sur la grande scène du Rond-Point avec une formation très « jazzy », sous la direction de Christophe Cravero, et avec un pianiste dont la présence très poétique peut nous faire penser qu’il est Novecento, Elio Di Tanna.

Des décors font revivre le paquebot « le Virginian ». Des lumières, tout un mouvement dansant de la mise en scène, des ruptures de rythme, le dialogue entre le narrateur Dussollier et l’orchestre, tout fait de ce spectacle un bijou à partager entre amis ou en famille. Chacun ici sera séduit.

Le texte est très touchant. André Dussollier s’engage de toutes ses fibres sensibles et intellectuelles pour nous offrir cette grande et déchirante histoire qu’il met lui-même en scène. Un très beau et grand moment de théâtre, avec en plus de l’excellente musique.

Théâtre du Rond-Point, à 18 h 30 jusqu’au 6 décembre puis à 21 heures du 11 décembre au 10 janvier ; dimanche à 18 h 30. Relâche le lundi. Tél. 01.44.95.98.21, www.theatredurondpoint.fr.

Armelle Héliot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9370