Écrivains-médecins
Si « Un regard sur le judaïsme » (1) est qualifié d’essai, Gilles Uzzan ne prétend pas donner une vision nouvelle de la religion juive mais propose des réflexions sur la pratique du judaïsme dans notre société à partir de sa propre expérience.
Né en 1962 à Tunis dans une famille traditionaliste, petit-fils de rabbin, l’auteur relève que « le judaïsme est plus qu’une simple religion, c’est un mode de vie », dont il détaille tous les aspects. Très religieux dans son enfance et les débuts de sa vie d’adulte, il a cependant connu le doute quant aux rites et aux traditions, ce qu’il appelle le « folklore du judaïsme ». Une période « de relâchement spirituel » au moment de son divorce, avec l’arrêt de la médecine générale au profit d’une spécialisation en psychiatrie et le choix de quitter Paris pour l’Aisne, où il est aujourd’hui chef du pôle médico-judiciaire à l’EPSMD (Établissement public de santé mentale départemental).
Remarié, de nouveau pratiquant, Gilles Uzzan souligne que, au-delà de la foi en un dieu unique, les rites religieux sont moins importants que l’altruisme et l’humanisme.
Le Talmud précurseur
Spécialiste de phlébologie et médecine vasculaire, auteur d’une dizaine d’ouvrages médicaux, dont une « Histoire de la phlébologie » (VG, 2011), le Dr Ariel Toledano s’est plongé dans les milliers de pages du Talmud pour en sortir avec la conviction que cet ouvrage, transcription du savoir et des traditions du peuple juif réalisée entre 200 et 500 après J. C., est un précurseur de la médecine moderne. Il en donne de nombreux exemples dans « La Médecine du Talmud - Au commencement des sciences modernes » (2), des règles d’hygiène aux maladies psychiatriques en passant par les différentes pathologies (cardio-vasculaires, sanguines, digestives, dermatologiques, rénales...), la sexualité ou la naissance.
Prendre soin de sa santé est ainsi une injonction talmudique. Ariel Toledano montre le rôle central du médecin dans la société juive à l’époque du Talmud, citant les paroles de Rabbi Eleazar : « Honore ton médecin avant d’avoir besoin de lui. » Il retrouve entre autres dans le texte l’idée de la vaccination, bien avant Pasteur et en souligne la « connaissance très avancée » de la notion d’épidémie. Il consacre un court chapitre à la spondylarthrite, à travers le cas de Rabbi Juda le Prince, le rédacteur de la « Mishna ». Seul le cancer n’a pu être vraiment identifié.
Le Dr Toledano conclut sur l’« actualité étonnante » des enseignements du Talmud à l’heure de profondes mutations technologiques et médicales et des grandes interrogations éthiques qu’elles soulèvent.
(1) Éditions du Panthéon, 86 p., 10,80 euros.
(2) Édition In Press, 260 p., 19 euros.
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