Théâtre
Clément Hervieu-Léger, qui signe la mise en scène de ce « Misanthrope », possède un art très sûr de la lecture d’une pièce (il se passe d’ailleurs de « dramaturge »). Il est aimé des comédiens, qu’il dirige avec intelligence et tact. Après « la Critique de l’École des femmes », pièce brève en prose, au Studio-Théâtre, il aborde le grand plateau, avec un chef-d’œuvre en alexandrins. Il peut s’appuyer sur une distribution très brillante.
Ici, jusque dans les plus petits rôles des valets, Basque (Yves Gasc) et Du Bois (Gilles David), d’Acaste (Louis Arène) et de Clitandre (Benjamin Lavernhe) en passant par un irrésistible Oronte (Serge Bagdassarian), chacun est parfaitement à sa place et tire le meilleur de lui-même et de son rôle. Le décor d’Éric Ruf, un palier d’hôtel particulier décati, avec des escaliers qui montent et descendent, de hautes fenêtres, permet des circulations. Mais le metteur en scène en use et en abuse. Il a ajouté trois servantes et un valet et c’est une surcharge inutile, qui perturbe le déroulement de la comédie. L’action se situe de nos jours et on y entre de plain-pied malgré les inutiles lenteurs au démarrage et les « temps de sociétaire » que prend la représentation.
Dommage. Clément Hervieu-Léger aurait dû se faire davantage confiance et aller plus directement au génie de Molière. L’Arsinoé de Florence Viala est impérieuse et superbe ; l’Éliante d’Adeline D’Hermy ravissante et touchante. Dans la partition de l’indéfectible ami, Éric Ruf donne à Philinte une rigueur janséniste. Célimène possède le charme acide de Georgia Scaliett, fine et tendre veuve de 20 ans qui se divertit. Loïc Corbery, dans la maturité et la jeunesse lumineuse, sombre et douloureux, impatient, sincèrement scandalisé, fou d’amour et de rage, est absolument remarquable. D’une modernité fascinante tout en étant scrupuleusement fidèle à Molière.
Manque ici un rythme, une manière de trouver les tempi de la langue de Molière. Les vers sont dits avec naturels, mais ne sont pas cassés. Du beau travail mais encombré inutilement !
Comédie-Française, salle Richelieu (tél. 0825.10.16.80, www.comedie-francaise.fr). À 20 h 30 en soirée, 14 heures en matinée. Durée : 2 h 50, entracte compris. En alternance jusqu’au17 juillet.
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